lundi 4 juin 2012

COLORADO


En 2010 lors de notre premier long séjour aux US, nous étions restés sur notre faim quant à la visite du Colorado ; y étant rentrés mi-octobre par le sud-ouest venant de l’Utah, il nous fut fortement déconseillé d’aller plus avant à cause de la neige qui sévissait sur tout l’État ; nous étions descendus vers le sud, sous la neige même, et avions seulement visité « Mesa Verde Nat. Park ». Nous étions donc en manque et très tentés d’y aller voir. Mais aussi notre objectif était primitivement de poursuivre maintenant vers l’est pour visiter le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas et le Missouri avant de revenir sur Atlanta et revendre notre « Van » avant de rentrer en France. Nous avions deux tentations : le Colorado et garder notre Van pour l’Amérique du Sud (celui-ci marchant parfaitement bien depuis que nous l’avions fait réparer en arrivant). Finalement nous avons opter pour cette solution ; nous irons jusqu’à Phoenix en Arizona ou jusqu’à San Diego en Californie (à la frontière mexicaine) où nous laisserons le Van dans un Storage pour revenir fin septembre, début octobre. Et cela malgré les difficultés que cela posera !! « Inch’Allah » !!

Nous quitterons donc le Nebraska sous une pluie intense après une matinée jusqu’à 14h passée au grand récurage, lessive au «Laundry», Van au «Car Wash» (il en avait grand besoin depuis le départ, et après la décision prise il se devait d’être impeccable, et aux US, voitures comme Van sont toujours impeccables et nous faisions un peu bohèmes), nous irons jusqu’à Fort Collins en passant proche et par deux réserves indiennes « Pawnees », en traversant tout le NE du Colorado qui n’est que continuité de la « Prairie » ou « Plain », avec toujours alternance d’élevage bovin et cultures céréalières, peu d’arbres à l’exception des bords de routes pour se protéger probablement des congères hivernales compte tenu du vent toujours présent. Verrons encore de ces « parkages » bovins mais aussi « ovins » à la puanteur pestilentielle : ces concentrations parquées à même la terre, sans hygiène aucune sont ignobles et indignes. Nous dormirons dans notre premier Wal Mart du Colorado.

Constat : en nous baladant dans Fort Collins, puis même au WM, révélateur, nous constatons une population plus active, plus esthète, plus soucieuse du mieux être et du mieux vivre, que dans tous les autres états traversés : beaucoup moins d’obèses, fléau national.

Dimanche matin 20 Mai : grosse frayeur au réveil : impossible de remettre notre lit « queen size » en position siège ; en fin de parcours en 2010 nous avions été obligé de changer le système de « vis sans fin » du relevage qui était grippé. Nous avons tout de suite pensé au pire, mais en examinant le problème de plus près, nous constatons qu’une sorte de fibre, de filaments du dessous du siège s’est progressivement prise dans l’une des vis releveuse et a finit pas tout bloquer. Nous passons une bonne heure à défaire au cutter et aux ciseaux ce paquet de crabe puis nous plaçons une toile cirée achetée dans le WM, entre ressorts et ce tissu de fibres sous le siège, afin d’éviter tout contact entre les fibres et le mécanisme de relevage : tout fonctionne parfaitement après cela ! Ouf !! Liaison internet au « StarBuck Café », Emails, Picasa, Skype, pour parler avec Émilie et Damien. Ft Collins nous paraît bien sympathique, dynamique, et tout est ouvert ce dimanche ensoleillé. Partons tardivement pour le « Rocky National Park », joyau du Colorado, et comble, nous prenons une mauvaise direction et faisons au moins 30 miles dans le « wrong way » ; ½ tour et direction, par une route magnifique en « canyon » le long d’une rivière très fréquentée par les pêcheurs à la « mouche », d’un camp forestier au nom de « Moraine Campground » à plus de 2300m d’altitude, entourés de pics aux neiges éternelles, de quelques « bull elks » (antilopes), et paraît-il des « black bears » (non vus). Après une nuit bien fraiche (le chauffage automatique du Van a parfaitement fait son travail !) nous décidons d’aller faire un « trail » proche du camp et comprenant successivement 4 lacs (Bear, Nymph, Dream et Emerald Lakes) ; trail pédestre de 2 miles environ mais tout en grimpette, sur un chemin balisé et aménagé mais bien enneigé sur la fin : magnifique ! Un régal que ces 4 petits lacs, et le final avec vue sur un ex glacier et son col fut la cerise sur le gâteau ; nous y passerons la matinée bombardant de photos, dont des animaux et une marmotte encore endormie de son long hiver. Après une pause déjeuner, nous retournerons au même camp pour y réserver une seconde nuit et nous irons faire un autre « loop » où nous rencontrerons beaucoup de « elks », puis nous irons faire les boutiques de « Estes », petite ville d’entrée de parc, genre petit Chamonix. D’autres « elks » nous attendaient au camp. Ces «Rockies» sont vraiment splendides et méritent qu’on s’y attarde.

Le lendemain la grisaille matinale fera place rapidement au beau, et frais en altitude, pour emprunter le « Trail Ridge Road », extraordinaire route de crêtes, balayée par un vent très violent, et, compte tenu de l’altitude, c’est dénué d’arbres, et de type « toundra » ; nous franchirons plusieurs cols jusqu’à la sortie sud ouest du parc pour déboucher sur 3 grands lacs de barrage successifs établis sur la Colorado River, et qui ont noms : «Grand Lake», «Shadow Mountain Lake» et «Lake Granby».

Apparté sur le « Continental Divide » : c’est une ligne géographique virtuelle qui, sur les cartes, suit les crêtes des Montagnes Rocheuses du nord au sud, et constitue ainsi pour les sources des rivières et fleuves futurs, un versant ouest où l’eau naissant de ses sources iront se jeter dans le Pacifique, tandis que celle du versant est ira se déverser en Atlantique. Nous avons rencontré deux exemples typiques de ce dit partage des eaux avec le Colorado qui ira se jeter dans l’anse de la « Baja California », et le Rio Grande qui, après avoir fait frontière entre Texas et Mexique, finit sa course dans le Golfe du Mexique.

Etant en quête de camps, 3, ouverts, nous étaient proposés par le « Tourist Info » local; les deux premiers étaient dépourvus d’ombre et balayés par le vent violent, quant au troisième perdus au bout de 8 miles de pistes, il était finalement clos, donc demi tour, case départ, pour poursuivre notre route toujours en quête de camps de montagne, gérés par l’organisme équivalent de nos « Eaux et Forêts » ; ainsi nous traverserons la « Arapaho National Forest », dont les trois camps existant étaient fermés (nous en avions été informés), passerons par la station de ski « Winter Park », bien équipée, destination première, on l’imagine aisément, des skieurs de Denver, car située à seulement 40 miles de la capitale. Par une très longue descente nous finirons donc au W.M. de Denver, sous la chaleur, après les frimas d’altitude.

Sous la grisaille matinale qui se transformera en pluie dans l’après-midi, nous changerons de Wal Mart (celui où nous étions n’ayant pas de fosse), pour faire nos vidanges (nous avions déjà parcouru 6.000 miles soit 9.600 kms depuis notre départ d’Atlanta), les WM ayant tous un « Tire & Lube », sans rendez-vous, précisément pour vidanges et pneumatiques à des prix très compétitifs. Puis nous irons visiter Denver : « Civic Center Park », « Denver Art Museum » (qui exposait Yves St Laurent !!), « Denver Performing Arts Complexe » et enfin la «16th Street Mall» (rue commerçante principale. Bien fourbus nous irons déjeuner au «Bistro» (« french cooking » sic !) ; nous apprécierons Denver, gens avenants, souriants, animés ; par contre énormément de « clodos » à même la rue, dans les parcs, fait très inhabituel aux US (tolérance locale ?). Après un bref passage au « Starbuck » pour courrier, pluie devenue incessante, nous irons au « Cherry Creek Shopping Center », grand « Mall » couvert avec tous commerces y compris le grand luxe (Dior, Vuitton,…). Rentrerons dormir sur notre parking préféré en souhaitant voir cesser la pluie, car nous espérons bien partir en montagne le lendemain. Nos espoirs ont été exaucés car il fait beau au réveil, mais la montagne est toute enneigée, ce qui nous incitera à modifier notre parcours plus vers le sud. Nous découvrirons par hasard (qui fait bien les choses !), « Red Rock Park » et son «Amphithéâtre», majestueux, grandiose, bâti entre deux énormes roches briques ; qui plus est, une foule énorme s’en retire lentement : c’était la remise des diplômes de fin d’année des « High Schools » de Denver (équivalent du Bac), amphi plein à craquer d’élèves en toges et toques bordeaux typiques. Le site est magnifique, un peu dans le style du « Arch Nat Pk » en Utah voisin. De là nous ferons route en direction de « Colorado Spring » en faisant halte à « Manitou Spring » tout proche, très touristique, et semble-t-il très animé en prévision d’un W-E prolongé. Un petit train à crémaillère part de là pour atteindre le sommet du « Pikes Peak », où nous envisageons d’aller le lendemain matin. Pour les passionné du sport auto, comme je le fut, « Pikes Peak est mondialement connu pour sa « course de côte » sur piste et macadam sur une distance de 21 miles ; bien d’excellents pilotes du monde viennent tenter avec des bolides incroyables d’établir le record de la distance ; le dernier français qui s’y est présenté disposait d’une Dacia spéciale développant une puissance de 850CH !!

Refoulés d’un premier WM (trop concurrentiel avec tous les campgrounds privés environnants) nous irons dans un second où nous observerons de splendides « rainbows » suite à des orages costauds.

Cette pluie orageuse nocturne laissera place à un ciel nuageux bas : plus un sommet n’apparaît et surtout le « Pikes Peak » pour lequel nous avions des projets d’ascension en crémaillère ; emprunter la piste pour aller au sommet avec le van eut été aussi inepte, d’autant plus qu’il faisait particulièrement froid en bas : qu’eut-ce été en haut ? Abandonnons nos projets pour emprunter la 24 jusqu’à « Florissant » puis plus sud jusqu’à « Crepple Creek », haut lieu minier de l’or toujours exploité, et transformé aujourd’hui en une unique rue de « Casinos » (nous sommes en territoire indien « Ute »), cocasse, coloré, déco western avec toujours cette clientèle de « retour d’âge » venu passer le WE dans l’espoir de dégotter le gros lot, et un long WE car Lundi 28/05 est férié pour «Memorial Day», fête nationale de tous les anciens combattants. Déjeunons sur place, visitons le musée dédié à la mine et à la ville qui fut incendiée en 1896 et rebâtie.Trois « Scenic Byway » nous étaient proposées pour gagner le sud ; nous opterons pour la plus est : choix moins heureux car piste « tôle ondulée » particulièrement pénible dans sa première moitié, mais devenue plus « scénique » dans la seconde, car traversant des gorges en « canyon ». Nous nous ferons une fois de plus piégés en allant voir un pont suspendu, soi-disant le plus haut du monde -1000 pieds- (comme toujours) mais qui était infranchissable et payant pour être vu !! Laissons là ce piège à touristes et reprenons la route via un superbe « canyon » qui longe « l’Arkansas River », idéale pour le « rafting » bien pratiqué ici, et ce, jusqu’à « Salida » et son WM.

Notre objectif de la journée suivante était Aspen, célèbre station hivernale, probablement la plus connue des US grâce aux J.O. qui s’y déroulèrent en (?). Le temps étant revenu au beau nous pouvions nous lancer vers les hauteurs les plus extrêmes du Colorado. Route nord agréable jusqu’à Granite et le « Weston Pass », col situé à 11900ft, où nous emprunterons la 82 vers l’ouest pour tomber sur de très beaux lacs avant l’escalade vers le col « Independence Pass » à 12093ft (près de 4000m) ; vues imprenables sur ces « Rockies » du sud Colorado, ski encore jouable mais sans remontées et vent puissant. Enfin après une très longue descente « alpine » (nous croiserons bon nombres de cyclos fort courageux pour cette ascension très longue et pentue qui vaut largement nos Galibier et autre Iseran !) jusqu’à Aspen, « LA » Station de Ski Américaine de référence : son hôtel n°1 nommé « JEROME », boutiques très « mode », toutes les grandes marques sont représentées, rues et avenues dégagées, bref ici tout sent l’argent, les fortunés (l’essence est à 4,75$ le gallon ! Nous le connaîtrons à 3,29$ et le payons en moyenne 3,60$). Il y a beaucoup de monde ce W-E. La vue sur les pistes montre un domaine skiable très important et pentu style Val d’Isère. Nous trouverons un endroit retiré en bord de rivière pour le lunch, puis irons faire les badauds dans Aspen.

De là nous repartirons W pour Carbadale et longerons ensuite la «Gunnison River» sur la 133, dans l’espoir de trouver un camp de montagne pour notre nuit, évoluant dans une « National Forest » ; nous en visiterons 4 ou 5 à suivre, toutes pleines à craquer (W-E « Memorial »), sauf le dernier sur un col, mais barré par un arbre chu en travers par le vent violent et qui plus est, vent de sable de S-O type « shergui saharien » qui obstrue tout l’horizon ! Nous irons donc jusqu’à la ville importante suivante, Delta, et son W.M accueillant.

De Delta nous reviendrons sur nos pas jusqu’à Hotchkiss ce Dimanche 27 Mai (il y a un an que j’ai été opéré et le statu quo demeure : algo et amplitude limitée, mais on fait avec !!). De là jusqu’à Crawford, village « western » et son lac, nous longerons de loin la montagne imposante, puis la route montant elle devient plus belle encore jusqu’à ce que nous côtoyons le « Black Canyon du Gunnison Nat. Pk. ». Lors de l’arrêt sur un point dominant, c’est l’extase, un lac de barrage en aval sur la Gunnison occupe tout le fond de ce canyon sur des kms et nous surplombons le tout d’une bonne centaine de mètres, une rivière en cascade s’y déverse, l’eau y est d’un bleu profond ; encore un de ces sites comme cette Amérique en possède tant !! Enchainons immédiatement sur le « Curecanti Nat. Recreation Area », même topo d’énormes lacs de barrages successifs épousant un relief étonnant dans un paysage devenu plutôt sec. Nous descendrons ensuite sur Lake City d’où une grande boucle très « scenic » autour de 2 « Peaks » est vivement recommandée mais praticable qu’en 4X4, pas pour nous ! Nous passerons ensuite 2 cols : « Stumgulion Pass » (11361ft) et « Spring Creek Pass » (10901ft), ce dernier à travers une immense « mesa », ce type de haut plateau immense, très vert où généralement est établi un ou deux « ranch » à « cattle » (troupeau de bovins), pour redescendre sur Creedle, à court d’essence, que nous finirons par dégotter grâce à l’aide de locaux complaisants. Toujours en quête d’un camp, nous atterrirons au « Palisade Campground » au bord du «Rio Grande», longé depuis la descente des deux cols, mais à ce niveau ce n’est encore qu’un large torrent.

Ce « Memorial Day » nous ferons une longue route sud en plateau (mesa) jusqu’à « Alamosa » ; il est à remarquer que plus on va sud plus les noms de villes et villages sont de consonance hispanique, époque ou espagnols puis mexicains occupaient les lieux, comme en Californie, au Nevada, en Arizona, au New Mexico et au Texas. De Alamosa nous irons jusqu’à « Great Sand Dunes Nat. Pk » ; encore une de ces incongruités de la nature américaine, qui veut que du sable soulevé du sol et poussé sur des centaines de miles par les vents forts de sud-ouest se soit entassé, et arrêté par des montagnes en concavité, se soient élevées des dunes de près de 200m de haut !! De vraies dunes sahariennes très pures et de toute beauté. Nous n’avons pu nous empêcher de les escalader jusqu’au top et surtout de se laisser aller en redescendant, certains le faisant même en snowboard. Sur la route du retour vers Alamosa, nous surprendrons un renard ou un coyote ayant dans sa gueule un lapin qu’il venait de prendre. Nous opterons pour un Campground KOA pour les services offerts : Laundry, net, douches et piscine, le soleil nous ayant accompagné tout le jour.

Après avoir profité la matinée des services du KOA toujours sous le soleil, après avoir transféré le plus d’images possibles toute la soirée, toute la nuit et encore toute la matinée, sur Picasa pour cause d’un internet à trop petite vitesse (1 à 2 mn par image !!) et enfin un dernier bain dans leur piscine à l’eau si chaude, nous partirons SW pour « Fort Garland », puis « San Luis » et le plus vieux commerce du Colorado, puis « Romero » et la plus vieille église du CO (c’est une habitude américaine que d’avoir toujours le/la « plus » du « monde », the « best » !), puis « Antonito » très connu pour son petit train d’altitude qui rejoint « Chama » au N. Mexico ; il faut dire qu’il passe par un col, le « Cumber Pass », à + de 10.000ft, et traverse des hauts plateaux somptueux traversés des méandres de rivière qui viendrons alimenter le Rio Grande, et des forêts de bouleaux renaissants au printemps d’un vert tendre qui nous illumine. Nous atteindrons « Chama », bout sud de cette voie ferrée, et de là nous irons plus au sud pour finir la journée dans un campground au bord d’un lac de « Dam » au « Heron Lake State Park ». Ainsi s’achèvera une douzaine de jours à visiter ce Colorado splendide et varié, méritant plus qu’un simple détour, et qui nous a tant réjoui, d’autant qu’il faut y rajouter le « Mesa Verde National Park », à l’extrême SW, que nous avions visité en 2010.

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