vendredi 15 juin 2012

ARIZONA

Il nous est impossible d’accéder à « Gila Nat. Forest » au nord de Silver City, l’incendie, non maitrisé, y sévissant toujours depuis plus de 2 semaines. Nous détournerons donc NW et l’Arizona par la 180, puis la 70 et la 191. Passons par Clifton pour voir la « Morenci Copper Mine » mine de cuivre à ciel ouvert, au couleurs moirées du jaune citron au brique en passant par le rose saumon : gigantesque, titanique ! Nous y voyons un ballet incessant d’énormes camions bennes - roues de + de 4m de diamètre, capables de charges de 100 tonnes, remplis en 3 godets d’aussi énormes pelleteuses - nous paraissant minuscules vu la profondeur de l’excavation : impressionnant, nous en reverrons une autre sur notre route le lendemain. Cette 191 est une longue route de crête, bien viroleuse, paradis des « bikers » ; d’elle, nous avons des vues sur la « Gila Forest » qui flambe : spectacle désolant que de voir ces forêts de pins « spruces » et de bouleaux, dévastées sporadiquement par des incendies à répétition ; nous en avons des exemples dans la forêt que nous parcourons en Arizona qui en a été victime en 2002 et 2003, incendies déclenchés le plus souvent par des éclairs d’orages violents, sur un terrain inondé de chaleur torride et donc de sécheresse, et le tout attisé par des vents très violents de SW, beaucoup plus fréquents depuis quelques années, et qui empêchent toute possibilité de juguler ces feux. Un petit camp forestier, « Meadow Hannagan CG » sera notre halte nocturne ; non seulement il est « free fee », mais en outre son « host » bénévole est une charmante femme qui nous réserve un accueil bien chaleureux. Le matin, toujours par et grand beau temps, qui nous promet des grosses chaleurs en descendant de ces montagnes, nous poursuivrons notre superbe route de forêt et montagne, bien désolés encore de voir autant d’étendues forestières laminées par les incendies, sachant qu’il faudra des dizaines d’années pour leur renouveau. Nous irons jusqu’à Springerville et Eagar ; ferons même un bel aller-retour pour voir un site mentionné mais inexistant comme pour la « Casa Malpais » introuvable. Nous irons en pays apache jusqu’à « Fort Apache », y visiterons musée (peu achalandé mais différent du déjà vu), puis Fort (reconstitué ou très dégradé), cimetière et les « Kinisha Ruins » (vraiment des ruines). Ce Fort a été établi en 1870 par les confédérés pour protéger et aider ces Apaches, maintenir la paix et instaurer la culture, et ce, jusqu’en 1920. Comme bien souvent nous constatons que l’histoire américaine n’est pas bien vieille, et que, si histoire il devait y avoir, ce devrait être celles des « Natives américains », les tribus indiennes, mais la leur n‘étant qu’orale, il est bien difficile de la connaître vraiment. Les Apaches dont il est fait état ici comptent les noms de quelques héros guerriers comme « Geronimo », mais aussi des sous tribus comme les « Hopi » et les « Zuni », plus cultivés et bâtisseurs du « Kinisha Village ». De là nous reprendrons la 60 vers le SW et nous arrêterons dans un camp forestier d’altitude (7000ft), dont j’ai totalement oublié le nom, en compagnie d’un seul autre campeur, retraité solitaire, venu de Phoenix pour y trouver la fraicheur, lequel nous a mis en garde de la chaleur qui règne à Phoenix et Tucson, surtout en Juin, Juillet étant le mois des pluies ; pas de « fee », mais pas d’eau, pas de poubelles, seuls des WC ! Ayant dormi à la fraicheur de l’altitude, la descente à moins de 1000ft en banlieue de Phoenix nous fait connaître ce qu’est un soleil de plomb (35 à 42° sous abri !). Dur cette route en descente nous sommes passé par « Miami » et ses mines de cuivre dont j’ai fait état plus avant, puis à Florence pour voir un « arboretum » consacré aux cactus ; nous y découvrons le fameux « chandelier », emblème de l’Arizona, jamais rencontré jusqu’alors car n’existant qu’au sud de cet État, où nous n’étions pas venus. Le « saguaro » (Sah Wah Row en indien), de son vrai nom, atteint à l’âge adulte (35-40 ans), 6ft de haut (1,80 à 2,00m), est composé de 80% d’eau, vit une soixantaine d’années, mais peut vivre jusqu’à 150 à 200 ans, et atteindre jusqu’à 50ft de haut ; sa fleur, fleur de l’Arizona, puis son fruit d’un beau rouge cerise, style figue de barbarie, sont récoltés par les indiens qui en font des confitures et des gelées, quand il n’a pas été déjà la cible des oiseaux, des chauves souris ou des insectes. Un "National Park" entier lui est consacré, et il est partout protégé par loi. Il est omniprésent dans tout ce sud et excepté en haute altitude, il remplit tout le paysage. Il est aussi la proie des « pics verts » qui, malgré les épines creusent des trous pour y chercher l’eau. Il sert bien souvent de nid aux chouettes ; mais nous, y avons trouvé un « road runner » (bip-bip) qui y faisait le sien, ce qui nous a permis, fait rare, de le photographier à loisir. De là nous rejoindrons « Apache Junction » grande banlieue est de Phoenix, et le « Lost Dutchman State Park » et son campground presque désert, où nous réserverons et prendrons place quatre nuits durant, car pour quelques dollars, il y a tout (eau, douches, dump, électricité, et garbage !). Notre séjour à Phoenix avait un objectif, outre touristique, précis, à savoir que nous pensions laisser notre Van ici dans un Storage, et prendre d’ici l’avion pour revenir à Atlanta à la fin du mois. Nous sommes Jeudi et nous nous accordons le WE pour tout résoudre. Première démarche, aller à la Library proche pour nous connecter, trouver les adresses nécessaires, correspondre avec famille et amis, et tenter de trouver les billets d’avion à bon prix. Nous irons en premier lieu à « Camping World » principal accessoiriste pour R.V., mais aussi dealer et services, afin d’obtenir d’eux un max d’infos et des recommandations. Nos objectifs : 1/ Storage, de préférence couvert car le soleil fait beaucoup de mal aux carrosseries ; 2/ Dealer, vendeur de RV d’occase, acceptant de revendre notre Van au cas où pour diverses raisons exceptionnelles nous ne pourrions revenir poursuivre ici notre voyage latino américain ; 3/ entretien/services, pour assurer les quelques petits travaux à faire sur le véhicule (électricité, vidanges, checking général, pièces de rechange…) ; 4/ trouver le mécano qui acceptera de nous confectionner une pièce permettant de raccorder l’orifice de remplissage de notre réservoir de propane (inside-tank) à une bouteille de propane (en effet certains pays d’Amérique du sud n’ont pas de « pompe » de remplissage des tanks de propane (traduisez GPL) et il nous faut utiliser dans ces cas des bouteilles de propane pour remplir notre réservoir ; pas simple ! ce procédé n’est pas « sécurisé », et tous, logiquement, refusent de le faire) ; enfin 5/ : billets d’avion. Jeudi soir, Vendredi et Samedi seront consacrés à cela, sachant que Phoenix est extrêmement étendu (30miles E-O et 15miles N-S) et peuplé (4 à 5 M. d’habitants), que nous ne la connaissons pas, et qu’il est difficile d’y faire son choix ; mais nous trouverons le Storage avec une place sous auvent encadrée par d’autres gros RV et ainsi protégé du soleil d’est comme d’ouest (il sera toujours à l’ombre, ce que nous souhaitons) ; nous trouverons aussi ce dealer, grand spécialiste de la vente via eBay, qui accepte cette prise en charge éventuelle ; nous avons mille choix possibles pour tout l’entretien que nous aurons à faire ; enfin, nous trouverons la perle rare, en l'occurrence un petit mexicain démerdard qui travaille chez un gros distributeur de propane et qui nous promet de nous confectionner le raccord propane souhaité ; quant aux billets d’avion il va nous falloir attendre le début de la semaine, car le WE les prix, même « low cost », grimpent à vue d’œil (nous dégotterons ces billets le Lundi !). Mais entre temps, nous visiterons aussi : nous irons diner un soir (de bien bonne heure, 17h30, n’ayant pas mis nos montres à l’heure de la « time zone » spéciale Arizona), dans une banlieue sud très branchée et bien animée, « Chandler », puis un autre soir dans le quartier universitaire à l’est de Phoenix. Irons bien faire un tour dans le centre de cette capitale mais totalement désertifiée à cause de la chaleur : quelques gros bâtiments administratifs, un immense stade, fermé car très probablement climatisé, un bel Opéra et des miles et des miles parcourus dans cette mégapole. L’ennemi ici, c’est la chaleur, qui me rappelle Marrakech en plein été (jusqu’à 50°), ou le désert égyptien à Abou Simbel, et elle atteint son summum en Juin, on a bien choisi !! Le Dimanche, pas question de démarche, tout est clos, alors nous irons visiter d’abord, dès le matin tôt (toujours non conscients du décalage horaire), « Goldfield Town and Mine » une « Ghost Town » (ville fantôme), qui pour une fois avait un air de vraisemblance, avec son Saloon, son église, son bordel, sa mine, sa taule qui voisine la cour de justice et l’échafaud à pendaison, tout y est, agrémenté de quelques commerces et restos touristiques. Cela était à la porte de notre camp, et un peu plus loin (14 miles) sur la même route se trouvait un lac de retenue d’eau, vers lequel nous nous dirigerons avec l’espoir de pouvoir s’y tremper et y passer toute la journée ; espoir exaucé et nous y passerons la journée jusqu’au diner, nous y baignerons à loisir, mais ne pourrons rester au camp du lac, soi-disant plein ; il faut dire que nous n’étions pas seuls autour et dans ce lac : des bateaux moteurs, des jet-skis, foison de campeurs et d’endimanchés venus piqueniquer et tremper en famille. Étant restés un peu plus tard, pour diner sur place, la plus grande majorité de ces gens étant partis en fin d’après midi, nous serons éberlués par la saleté de ces gens : des ordures, des canettes, des bouteilles, des plastiques, des papiers, partout abandonnés sur place ; ces gens souvent de classe très modestes, mais d’autres aussi, sont même sales sur eux, leurs vêtements (jeans et Tshirts) inchangés depuis des lustres (vus dans les WalMart), et quant aux toilettes c’est le plus souvent immonde ; misère rime avec non-éducation et c’est bien triste ; je n’ai pas souvenance de voir pareille saleté chez nous. Nous rentrerons nous coucher pour une 4ème nuit dans ce même camp.

Le lendemain nous quitterons ce camp, bien pratique, pour plus sud encore, à savoir Tucson ; nous partirons vers Florence puis Tucson par la 79 et la 77 ; irons tout d’abord directement voir « Sabino Canyon » en utilisant le petit shuttle tout ouvert genre petit train à touristes qui nous emmènera jusqu’au sommet nous protégeant des ardeurs solaires par son toit : canyon qui eut été beaucoup plus beau s’il y avait eu de l’eau, totalement absente en cette période sèche, et intérêt déçu ; ferons ensuite l’ascension des « Santa Catalina Mts » jusqu’à « Summerhaven » et le petit Camp le plus haut possible à quelques 7500ft pour trouver la fraicheur ; cette montée du Mont Lemmon sur plus de 21 miles est splendide, offrant d’un coté des vues imprenables et plongeantes sur cette immense plaine de Tucson et l’étalement de la ville, et de l’autre, sur ces roches érigées telles d’énormes menhirs qui sont autant d’épreuves pour les ascensionnistes à main nues et tout à la fois leur régal, et pour certains néo alpinistes leur baptême de la grimpette, mais pour nous un plaisir des yeux indicible. Nous dormirons à la fraiche dans les sapins, car à cette hauteur les « saguaros » n’existent plus. La redescente le lendemain, tout en croisant de courageux cyclistes faisant l’ascension de ce Mt Lemmon, nous offrira de nouveau ces vues sur la plaine de Tucson vue sous un éclairage différent ; nous traverserons la ville par les quelques points de visites conseillés, vieux quartiers colorés, très belle cathédrale, puis rue des commerces pour touristes bien bariolés, puis nous irons voir la « Mission de St François-Xavier » pure merveille du style baroque espagnol si répandu en Amérique Latine : très beau. Ensuite nous traverserons vite fait le « Saguaro Nat. Park » sans autre intérêt que ces « chandeliers » pour terminer notre journée dans un campground privé (le seul) au pied du « Picacho Peak » ; il faut dire que le Camp d’Etat voisin est fermé à cette saison et que les WalMart ne nous acceptent pas. Mais nous ne perdons rien au change, car peu cher, et disposons d’une piscine pour nous y jeter dès le soir et d’un Laundry ! Demain, Californie !

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