jeudi 21 juin 2012

ARIZONA LAST

Le soleil est bien encore là au réveil ainsi que la grosse chaleur (nous enregistrerons 45° à 16H !!). Premier objectif, un bain matinal et sa douche fraiche ensuite ! Puis nous partirons vers le Nord sur la 95, repasserons momentanément en Californie à « Needles » et irons jusqu’à « Laughlin » au Nevada, petit « Las Vegas » en évolution (toujours aussi déments, et « décadents », ces gigantesques Casinos !) ; nous déjeunerons sur un parking de « Home Depot » sous le seul arbre présent (ils sont si rares dans ces déserts !) avec notre « generator » et la clim à fond, ce qui n’empêche pas une bonne suée tout de même ! Nous retournerons ensuite à « Oatman » (déjà visité en 2010) , petite « ghost town » dans la montagne désertique, ses ânes et sa mine d’or, toujours active, sur la ‘66’. Nous emprunterons ensuite la ‘I40’, car nous avions déjà parcouru la ‘66’ lors de notre précédent périple, qu’il se fait tard dans la journée ; nous irons ainsi jusqu’à « Williams » finir la journée dans un petit camp forestier bien sympa au bord d’un lac, « Cataract Lake ».

Aparté : au moment où j’écris ces ligne passe derrière moi un train de marchandises : 3 locos tirant 61 wagons transportant chacun deux containers l’un sur l’autre ; chaque wagon faisant plus de 20m, faites le calcul ; mais nous en avons vus certains tirant plus de 120 wagons !

Le beau temps est toujours de la partie après une nuit très étoilée (les ciels nocturnes arizoniens et néo-mexicains, s’il n’y a pas de lumières citadines parasites, sont d’une beauté étonnante et un régal pour les astronomes !). Après avoir pris notre temps dans ce petit camp forestier bien calme et frais, nous irons à Williams, que nous connaissions déjà, pour un petit tour dans ce relais de la ‘66’, puis après un petite pause ‘net’ au McDo et un Camping World voisin (nous y avions été en 2010, en quête de dépannage pour notre réservoir de propane désolidarisé de la caisse, et nous l’avions découvert entièrement « destroy » suite à une très forte tempête) ; nous traverserons « Flagstaff » sans s’arrêter, y ayant trainé 3 jours à cause de cette panne de réservoir, puis prendrons l’adorable route de « Sedona » qui longe une rivière que nous avions connu plus mouvementée en Oct. 10 - acceptons la sécheresse de Juin -, ferons une halte shopping sur un petit marché d’artisans indiens (Navajos), peu avant d’atteindre ce site très touristique qu’est Sedona que nous traversons sans halte ; continuons sur la même route jusqu’à « Cottonwood » (le peuplier) et sa « old town », laquelle ressemble à bien d’autres du même type, passons ensuite voir les ruines du « Tuzigot National Monument » avant de traverser « Clarkdale » et arriver par une route très montagneuse à « Jerome », ex mine d’or et en ce sens bien similaire aux autres villes à mine d’or ; mais comment échapper à la visite de cette homonyme citadine, bâtie en 1876. Finirons cette journée en traversant « Prescott » dans la réserve d’indiens « Yavapaï », mais aussi Collège de l’Armée de l’Air, pour poser notre sac dans un petit camp forestier à sa sortie dans la "Prescott National Forest" ; bien calme, frais et reposant. Après avoir errer pour trouver du liquide réfrigérant pour le circuit de refroidissement du van (avec cette chaleur, il a tendance à surchauffer dans les longues montées et en ville avec les feux signalétiques successifs ; il aime pas et nous non plus d’ailleurs, ces chaleurs torrides étant vraiment pénibles et irritantes, nos comportements s’en ressentent !), nous reprendrons l’ ‘highway 89 south’, belle route viroleuse de montagne pour atteindre « Wickenburg », puis la ‘60’ jusqu’à Phoenix, terminal de notre périple US 2012. Premier objectif, l’aéroport pour confirmer nos billets de lundi pour Atlanta : OK ! Puis second objectif, vérifier si la place retenue au « storage » est bien libre : OK ! Puis infos sur les moyens de transport pour rejoindre l’aéroport lundi matin et enfin trouver un camp pour les nuits à venir : vendredi, samedi et dimanche (dimanche ce sera un KOA pour les prestations dont nous avons besoin : Laundry, net, piscine, « full hook up » pour la clim et l’eau, car il va nous falloir tout mettre au clean : bonhommes, linge, vêtements, et van intérieur et extérieur ; et enfin tout ranger !

Cela sent définitivement la fin, mais nous avons bien rempli notre temps et vu encore bien des merveilles essentiellement offertes par la nature et le relief dont l’Amérique regorge et toujours dans le gigantisme, et ce, que ce soit dans les immenses forêts du nord (Michigan), des parcs nationaux du Dakota ou du Colorado (merveilleux Colorado !) ou encore des pittoresques et bien secs paysages du New Mexico, de l’Arizona et de la Californie, chacun de ces états ayant sa signature, son cachet particulier. Nous avons visité 17 États et encore parcouru quelques 12 000 miles (soit 19 200 kms) en 2 mois ½ ! Mais aucune lassitude, et toujours prêts à repartir pour de nouveaux horizons : l’Amérique Latine nous tend les bras ! Et le Van bien réparé s’est fort bien comporté et devrait assurer encore bien des miles, enfin nous l’espérons et ferons de notre mieux pour qu’il le fasse.

Nous trouverons un petit camp régional, avec « hosts » très accueillants, et très bien équipé (électricité, eau, douches, dump) : « Usury Mountain Regional Park »

Samedi qui sent la fin de voyage; après avoir été aspirer tout l'intérieur du van et récupérer le raccord de propane, et tenter encore une virée au bord d'un lac de barrage voisin qui s'est soldé par un échec, nous avons choisi le KOA, et avons tout d'abord plongé dans la piscine pour nous désimbiber de la chaleur et des suées, puis grande lessive - tout y passe, du linge personnel à celui de maison, des duvets et des oreillers, soit 4 machines pour nous seuls - et pendant celle-ci nous avons trempé et encore trempé dans la piscine en discutant avec une famille française en vacances, venus dans un camping car de location. Reste à astiquer tout l'intérieur, puis mettre un coup sur l'extérieur avant de le ranger lundi matin dans son espace protégé du storage.

Tout se termine comme nous l'avions organisé: parking dans le storage, shuttle pour l'aéroport, arrivée à l'heure à Atlanta après 3H30 de vol, où Marie nous attendait malgré l'heure tardive (22H30), journée du Mardi détente avec Marie et Maya, puis départ final à Atlanta pour retour à Paris avec escale à Toronto, parfaitement dans les temps.

vendredi 15 juin 2012

CALIFORNIE 2012

Le lendemain donc après un dernier bain en piscine, nous prendrons la route vers l’ouest par la I.10 puis la I.8 qui longe la frontière mexicaine, par grand beau bien que quelques nuages d’altitude voilent le ciel, mais la chaleur est toujours là. Nous sortirons d’Arizona par Yuma, traversée par la Colorado River et entrerons ainsi en Californie ; nous ferons une pause lunch devant « Imperial Sand Dunes Rec. Area » (des dunes à perte de vue, de celles qui alimentent via les airs, les « Great Sand Dunes Nat Mnt » vues à Alamosa dans le sud du Colorado). Le long de cette route désertique, nous observerons quantité de tourbillons de sable, véritable cheminées vers le ciel (sable qui lui aussi va alimenter les dunes d’Alamosa). Puis jusqu'aux portes de Julian, nous ne ferons que du désert, ce qu’est majoritairement la Californie, entrecoupé par quelques « oasis » tout verts de cultures céréalières ou fourragères grâce à un arrosage par canaux d’irrigation venus des lacs de barrage du Colorado River, ou du « Salton Sea » ; avons progressivement perdus les « chandeliers » réservés au seul Arizona, pour une steppe insipide ; nous verrons encore deux immenses « packages » à bovins (des dizaines de milliers de têtes) avec des trains entiers pour bestiaux en attente, et ce, par une température avoisinant les 45° C. à l’abri : c’est proprement ignoble, totalement indigne de tout éleveur ! Comment peut-on accepter cela ? Je reste convaincu que la grande majorité des américains qui vont régulièrement au « Steak House » ne sont pas au courant de telles pratiques. De plus d’où viennent ces bœufs ou vaches, car nous n’en avons vus aucun tout au long de notre trajet ? Puis une fois dans les « Santa Rosa Mts » le climat océanique se fait sentir : tout reverdit, apparaissent des orangeraies, et le thermomètre descend à vue d’œil au fur et à mesure que nous nous approchons de l’Océan, et apparaît même la brume de mer pour voiler ce ciel que nous n’avons connu que bleu depuis bien des jours. Nous irons dans le CG du « South Carlsbad State Beach » tout le long et dominant l’océan, plein à craquer en prévision du WE qui nous laisse à penser que nous n’aurons pas où dormir vendredi et samedi soirs ; mais nous avons un site pour ce mercredi soir et pour demain soir. Inch Allah pour le W-E ?

La brume de mer trouvée hier soir était encore bien présente au réveil avec cette fraicheur océanique, mais elle fera place en fin de matinée au plein soleil ; nous irons faire un tour aux villages très californiens qui jouxtent le bord de mer vers San Diego puis rejoindrons le camp pour y déjeuner et ensuite prendre un bon bain d’une mer encore fraiche qui vaut notre Bretagne en Juillet ! La brume de mer nous chassera vite de la plage.

Le vendredi nous espérions conserver une place pour le WE, mais niet, impossible, à 8H00 nous étions sept à attendre la libération de quelques sites, mais rien à faire, tout est réservé et la responsable nous conseille d’aller un peu plus au nord dans un autre State Park nommé « San Onofre », il y aurait des places libres ; nous nous y précipitons ; même style, il occupe bien 3 ou 4 miles en longueur et domine l’océan d’une bonne cinquantaine de mètres. Nous choisissons un site pour deux jours, car la plus grande majorité sont libres, mais la « Ranger » qui nous reçoit nous fait comprendre que tout sera occupé le WE, ce que nous avons peine à croire ! Et elle avait bien raison, tout s’est rempli entre surfeurs et cyclistes - extrêmement nombreux et qui font des aller-retours sur toute cette longueur plate et sans circulation -. Après avoir réservé, nous irons faire un tour sur la plage très en contrebas, puis irons jusqu’à « San Clemente », petite ville bien chic avec son « Pier » et une très belle plage de chaque coté, où évoluent bien des surfeurs dont certains en « paddle », particulièrement habiles, debout sur leur planche. Après notre marché au WM voisin, nous rentrons au camp, pour constater l’énorme remplissage pendant notre absence ; voisinage très sympa ! Le lendemain la brume est toujours présente au réveil, se dissipe en fin de matinée mais réapparaît bien vite dans l’après midi, ce qui veut dire que le bain et la plage se font durant le « midday ». Irons encore en ville enfin d’après midi, au Starbuck, pour accès au net, et grosse inquiétude, notre "résa" pour le vol Phoenix/Atlanta a été annulé pour « incorrect billing » (j’avais donné notre adresse US au lieu de la française) ; nous devrons attendre lundi pour téléphoner et réparer.

Le Dimanche après dissipation des brumes, notre bon bain de mer très revigorant (mais les vagues n’ont pas de puissance !) et un déjeuner tardif, nous quittons le camp dans l’espoir d’en trouver un autre plus au nord, puis pour nous permettre de visiter successivement « Laguna Beach », « Newport Beach » et « Huntington Beach », trois hauts lieux mythique du surf ! Nous ne trouverons pas de camps et nous reviendrons à « Dana Point » dans encore un autre camp de State Park, nommé « Doheny State Park », fort agréable en ce sens qu’il est « les pieds dans l’eau », sur la plage ! Irons diner dans un mexicain à Dana Point et sa « Marina ».

Le lendemain lundi 18/06, nous irons direct au Starbuck, après avoir tenter au téléphone de régler notre problème de billets d’avion ; notre correspondant nous demandait le double de ce qui avait été convenu, car tout avait été annulé, et que depuis le pris des résa avait augmenté. Nous irons donc chez une autre compagnie et obtiendrons finalement deux billets pour moins cher que la première réservation faite !! Après avoir déjeuner sur la plage de Doheny nous prendrons la route 74 vers l’est en direction de « Palm Spring » ; route de désert en montagne, style culture de « gros cailloux » ; passons un col à 5000ft, vues sur le « Elsinore Lake » et « Palm Desert » à couper le souffle ; traverserons ainsi « San Bernardino Forest » puis « Santa Rosa Forest » et sa réserve indienne de « Mohave ». Arriverons donc à Palm Desert, puis « Indian Wells », très riche et chic, pour finir à « La Quinta », plus modeste et son WM, sous grosse chaleur encore à 21H !

Le lendemain, dès le réveil à 7H, soleil toujours au rendez-vous avec la chaleur, nous ferons, « journée déserts ». Après avoir vu le « miracle oasien » de « Palm Spring » et de sa vallée, sortie du néant désertique grâce à l’irrigation providentielle du « Colorado » et de ses barrages successifs, nous serons subjugués, à la sortie de Palm Spring, par la « forêt » d’éoliennes (plus d’un millier certainement, à portée de pales d’hélices les unes des autres !). Nous irons visiter « Joshua Trees National Park », sa forêt de « yuccas » géants et ses « amas granitiques roses », lesquels sont finalement plus attractifs que les arbres de Josué ; nous sommes en plein « Mojave Desert » ; nous irons ainsi vers l’est jusqu’à « Parker » en Arizona en faisant une ligne droite de 100 miles, sans rien d’autre qu’un désert surchauffé. Nous arriverons donc ainsi sur la « Colorado River » transformé en un très long lac de barrage (« Parker Dam ») appelé «Havasu Lake», providence au milieu de ce désert. Nous finirons dans un petit camp au bord du lac appelé "Cattail Cove State Park"), très bien équipé, ce qui fut une réelle délivrance compte tenu de la chaleur vécue et encore bien présente à 21H, l’électricité nous permettant de brancher la « clim » en permanence ; un bon bain dans ce lac à l’eau bien tempérée, et une bonne douche froide, nous aideront à passer une meilleure nuit.

ARIZONA

Il nous est impossible d’accéder à « Gila Nat. Forest » au nord de Silver City, l’incendie, non maitrisé, y sévissant toujours depuis plus de 2 semaines. Nous détournerons donc NW et l’Arizona par la 180, puis la 70 et la 191. Passons par Clifton pour voir la « Morenci Copper Mine » mine de cuivre à ciel ouvert, au couleurs moirées du jaune citron au brique en passant par le rose saumon : gigantesque, titanique ! Nous y voyons un ballet incessant d’énormes camions bennes - roues de + de 4m de diamètre, capables de charges de 100 tonnes, remplis en 3 godets d’aussi énormes pelleteuses - nous paraissant minuscules vu la profondeur de l’excavation : impressionnant, nous en reverrons une autre sur notre route le lendemain. Cette 191 est une longue route de crête, bien viroleuse, paradis des « bikers » ; d’elle, nous avons des vues sur la « Gila Forest » qui flambe : spectacle désolant que de voir ces forêts de pins « spruces » et de bouleaux, dévastées sporadiquement par des incendies à répétition ; nous en avons des exemples dans la forêt que nous parcourons en Arizona qui en a été victime en 2002 et 2003, incendies déclenchés le plus souvent par des éclairs d’orages violents, sur un terrain inondé de chaleur torride et donc de sécheresse, et le tout attisé par des vents très violents de SW, beaucoup plus fréquents depuis quelques années, et qui empêchent toute possibilité de juguler ces feux. Un petit camp forestier, « Meadow Hannagan CG » sera notre halte nocturne ; non seulement il est « free fee », mais en outre son « host » bénévole est une charmante femme qui nous réserve un accueil bien chaleureux. Le matin, toujours par et grand beau temps, qui nous promet des grosses chaleurs en descendant de ces montagnes, nous poursuivrons notre superbe route de forêt et montagne, bien désolés encore de voir autant d’étendues forestières laminées par les incendies, sachant qu’il faudra des dizaines d’années pour leur renouveau. Nous irons jusqu’à Springerville et Eagar ; ferons même un bel aller-retour pour voir un site mentionné mais inexistant comme pour la « Casa Malpais » introuvable. Nous irons en pays apache jusqu’à « Fort Apache », y visiterons musée (peu achalandé mais différent du déjà vu), puis Fort (reconstitué ou très dégradé), cimetière et les « Kinisha Ruins » (vraiment des ruines). Ce Fort a été établi en 1870 par les confédérés pour protéger et aider ces Apaches, maintenir la paix et instaurer la culture, et ce, jusqu’en 1920. Comme bien souvent nous constatons que l’histoire américaine n’est pas bien vieille, et que, si histoire il devait y avoir, ce devrait être celles des « Natives américains », les tribus indiennes, mais la leur n‘étant qu’orale, il est bien difficile de la connaître vraiment. Les Apaches dont il est fait état ici comptent les noms de quelques héros guerriers comme « Geronimo », mais aussi des sous tribus comme les « Hopi » et les « Zuni », plus cultivés et bâtisseurs du « Kinisha Village ». De là nous reprendrons la 60 vers le SW et nous arrêterons dans un camp forestier d’altitude (7000ft), dont j’ai totalement oublié le nom, en compagnie d’un seul autre campeur, retraité solitaire, venu de Phoenix pour y trouver la fraicheur, lequel nous a mis en garde de la chaleur qui règne à Phoenix et Tucson, surtout en Juin, Juillet étant le mois des pluies ; pas de « fee », mais pas d’eau, pas de poubelles, seuls des WC ! Ayant dormi à la fraicheur de l’altitude, la descente à moins de 1000ft en banlieue de Phoenix nous fait connaître ce qu’est un soleil de plomb (35 à 42° sous abri !). Dur cette route en descente nous sommes passé par « Miami » et ses mines de cuivre dont j’ai fait état plus avant, puis à Florence pour voir un « arboretum » consacré aux cactus ; nous y découvrons le fameux « chandelier », emblème de l’Arizona, jamais rencontré jusqu’alors car n’existant qu’au sud de cet État, où nous n’étions pas venus. Le « saguaro » (Sah Wah Row en indien), de son vrai nom, atteint à l’âge adulte (35-40 ans), 6ft de haut (1,80 à 2,00m), est composé de 80% d’eau, vit une soixantaine d’années, mais peut vivre jusqu’à 150 à 200 ans, et atteindre jusqu’à 50ft de haut ; sa fleur, fleur de l’Arizona, puis son fruit d’un beau rouge cerise, style figue de barbarie, sont récoltés par les indiens qui en font des confitures et des gelées, quand il n’a pas été déjà la cible des oiseaux, des chauves souris ou des insectes. Un "National Park" entier lui est consacré, et il est partout protégé par loi. Il est omniprésent dans tout ce sud et excepté en haute altitude, il remplit tout le paysage. Il est aussi la proie des « pics verts » qui, malgré les épines creusent des trous pour y chercher l’eau. Il sert bien souvent de nid aux chouettes ; mais nous, y avons trouvé un « road runner » (bip-bip) qui y faisait le sien, ce qui nous a permis, fait rare, de le photographier à loisir. De là nous rejoindrons « Apache Junction » grande banlieue est de Phoenix, et le « Lost Dutchman State Park » et son campground presque désert, où nous réserverons et prendrons place quatre nuits durant, car pour quelques dollars, il y a tout (eau, douches, dump, électricité, et garbage !). Notre séjour à Phoenix avait un objectif, outre touristique, précis, à savoir que nous pensions laisser notre Van ici dans un Storage, et prendre d’ici l’avion pour revenir à Atlanta à la fin du mois. Nous sommes Jeudi et nous nous accordons le WE pour tout résoudre. Première démarche, aller à la Library proche pour nous connecter, trouver les adresses nécessaires, correspondre avec famille et amis, et tenter de trouver les billets d’avion à bon prix. Nous irons en premier lieu à « Camping World » principal accessoiriste pour R.V., mais aussi dealer et services, afin d’obtenir d’eux un max d’infos et des recommandations. Nos objectifs : 1/ Storage, de préférence couvert car le soleil fait beaucoup de mal aux carrosseries ; 2/ Dealer, vendeur de RV d’occase, acceptant de revendre notre Van au cas où pour diverses raisons exceptionnelles nous ne pourrions revenir poursuivre ici notre voyage latino américain ; 3/ entretien/services, pour assurer les quelques petits travaux à faire sur le véhicule (électricité, vidanges, checking général, pièces de rechange…) ; 4/ trouver le mécano qui acceptera de nous confectionner une pièce permettant de raccorder l’orifice de remplissage de notre réservoir de propane (inside-tank) à une bouteille de propane (en effet certains pays d’Amérique du sud n’ont pas de « pompe » de remplissage des tanks de propane (traduisez GPL) et il nous faut utiliser dans ces cas des bouteilles de propane pour remplir notre réservoir ; pas simple ! ce procédé n’est pas « sécurisé », et tous, logiquement, refusent de le faire) ; enfin 5/ : billets d’avion. Jeudi soir, Vendredi et Samedi seront consacrés à cela, sachant que Phoenix est extrêmement étendu (30miles E-O et 15miles N-S) et peuplé (4 à 5 M. d’habitants), que nous ne la connaissons pas, et qu’il est difficile d’y faire son choix ; mais nous trouverons le Storage avec une place sous auvent encadrée par d’autres gros RV et ainsi protégé du soleil d’est comme d’ouest (il sera toujours à l’ombre, ce que nous souhaitons) ; nous trouverons aussi ce dealer, grand spécialiste de la vente via eBay, qui accepte cette prise en charge éventuelle ; nous avons mille choix possibles pour tout l’entretien que nous aurons à faire ; enfin, nous trouverons la perle rare, en l'occurrence un petit mexicain démerdard qui travaille chez un gros distributeur de propane et qui nous promet de nous confectionner le raccord propane souhaité ; quant aux billets d’avion il va nous falloir attendre le début de la semaine, car le WE les prix, même « low cost », grimpent à vue d’œil (nous dégotterons ces billets le Lundi !). Mais entre temps, nous visiterons aussi : nous irons diner un soir (de bien bonne heure, 17h30, n’ayant pas mis nos montres à l’heure de la « time zone » spéciale Arizona), dans une banlieue sud très branchée et bien animée, « Chandler », puis un autre soir dans le quartier universitaire à l’est de Phoenix. Irons bien faire un tour dans le centre de cette capitale mais totalement désertifiée à cause de la chaleur : quelques gros bâtiments administratifs, un immense stade, fermé car très probablement climatisé, un bel Opéra et des miles et des miles parcourus dans cette mégapole. L’ennemi ici, c’est la chaleur, qui me rappelle Marrakech en plein été (jusqu’à 50°), ou le désert égyptien à Abou Simbel, et elle atteint son summum en Juin, on a bien choisi !! Le Dimanche, pas question de démarche, tout est clos, alors nous irons visiter d’abord, dès le matin tôt (toujours non conscients du décalage horaire), « Goldfield Town and Mine » une « Ghost Town » (ville fantôme), qui pour une fois avait un air de vraisemblance, avec son Saloon, son église, son bordel, sa mine, sa taule qui voisine la cour de justice et l’échafaud à pendaison, tout y est, agrémenté de quelques commerces et restos touristiques. Cela était à la porte de notre camp, et un peu plus loin (14 miles) sur la même route se trouvait un lac de retenue d’eau, vers lequel nous nous dirigerons avec l’espoir de pouvoir s’y tremper et y passer toute la journée ; espoir exaucé et nous y passerons la journée jusqu’au diner, nous y baignerons à loisir, mais ne pourrons rester au camp du lac, soi-disant plein ; il faut dire que nous n’étions pas seuls autour et dans ce lac : des bateaux moteurs, des jet-skis, foison de campeurs et d’endimanchés venus piqueniquer et tremper en famille. Étant restés un peu plus tard, pour diner sur place, la plus grande majorité de ces gens étant partis en fin d’après midi, nous serons éberlués par la saleté de ces gens : des ordures, des canettes, des bouteilles, des plastiques, des papiers, partout abandonnés sur place ; ces gens souvent de classe très modestes, mais d’autres aussi, sont même sales sur eux, leurs vêtements (jeans et Tshirts) inchangés depuis des lustres (vus dans les WalMart), et quant aux toilettes c’est le plus souvent immonde ; misère rime avec non-éducation et c’est bien triste ; je n’ai pas souvenance de voir pareille saleté chez nous. Nous rentrerons nous coucher pour une 4ème nuit dans ce même camp.

Le lendemain nous quitterons ce camp, bien pratique, pour plus sud encore, à savoir Tucson ; nous partirons vers Florence puis Tucson par la 79 et la 77 ; irons tout d’abord directement voir « Sabino Canyon » en utilisant le petit shuttle tout ouvert genre petit train à touristes qui nous emmènera jusqu’au sommet nous protégeant des ardeurs solaires par son toit : canyon qui eut été beaucoup plus beau s’il y avait eu de l’eau, totalement absente en cette période sèche, et intérêt déçu ; ferons ensuite l’ascension des « Santa Catalina Mts » jusqu’à « Summerhaven » et le petit Camp le plus haut possible à quelques 7500ft pour trouver la fraicheur ; cette montée du Mont Lemmon sur plus de 21 miles est splendide, offrant d’un coté des vues imprenables et plongeantes sur cette immense plaine de Tucson et l’étalement de la ville, et de l’autre, sur ces roches érigées telles d’énormes menhirs qui sont autant d’épreuves pour les ascensionnistes à main nues et tout à la fois leur régal, et pour certains néo alpinistes leur baptême de la grimpette, mais pour nous un plaisir des yeux indicible. Nous dormirons à la fraiche dans les sapins, car à cette hauteur les « saguaros » n’existent plus. La redescente le lendemain, tout en croisant de courageux cyclistes faisant l’ascension de ce Mt Lemmon, nous offrira de nouveau ces vues sur la plaine de Tucson vue sous un éclairage différent ; nous traverserons la ville par les quelques points de visites conseillés, vieux quartiers colorés, très belle cathédrale, puis rue des commerces pour touristes bien bariolés, puis nous irons voir la « Mission de St François-Xavier » pure merveille du style baroque espagnol si répandu en Amérique Latine : très beau. Ensuite nous traverserons vite fait le « Saguaro Nat. Park » sans autre intérêt que ces « chandeliers » pour terminer notre journée dans un campground privé (le seul) au pied du « Picacho Peak » ; il faut dire que le Camp d’Etat voisin est fermé à cette saison et que les WalMart ne nous acceptent pas. Mais nous ne perdons rien au change, car peu cher, et disposons d’une piscine pour nous y jeter dès le soir et d’un Laundry ! Demain, Californie !

lundi 11 juin 2012

NEW MEXICO

Nous avons quitté ce Colorado avec un goût « d’y revenez-y », se disant que nous y aurions bien passé encore du temps à découvrir d’autres de ses merveilles, mais avions aussi fort envie de retourner au Nouveau Mexique qui nous avait bien plu en 2010, mais dont nous ne connaissions pas le Nord - « Taos » et ses environs -.

Après cette nuit passé au bord du Lac Heron, nous prendrons la 84 vers le sud, ferons une halte impressionnée à « Echo Amphiteater » véritable auditorium naturel efficace et grandiose dans un cadre de falaises qui ne l’était pas moins, par ses couleurs variant du jaune au brique en passant par le rose saumon, et y rencontrant de jeunes pèlerins marchant vers un destin inconnu sous la chaleur ambiante. Nous ferons route inverse, vers le nord par la 285, jusqu’à « Tres Piedras », route dite « scenic » mais qui ne l’était pas vraiment ; et enfin route vers Taos avec un arrêt lunch au « Rio Grande Gorge Bridge », canyon enjambé d’un pont métallique, image connue dont nous avions de meilleurs souvenirs. Mais un peu plus après notre regard sera détourné par d’étranges habitations : maisons à semi ensevelies, toutes orientées est, bâties en utilisant des matériaux de récupération - bouteilles de verre, canettes alu, pneus -, et utilisant panneaux solaires, éoliennes, géothermie, verrières et serres pour des cultures intérieures, le tout dans des formes très arrondies, très colorées, et toutes différentes et personnalisées ; beau fantasme vécu d’architecte (je me souviens d’avoir vu il y a quelques années un reportage télé sur cet architecte mais qui à l’époque tirait encore le diable par la queue, se posant la question de sa pleine réalisation, pari réussi !). Le nom de tout cela : « Earthship Biotecture ». Taos est devenu un haut lieu touristique, avec ce que cela implique de revers ; ainsi nous avons été d’abord à « Taos Pueblo », recommandé par les guides, mais super piège à touristes avec commerces de pseudos artisans dans village reconstitué ! Nous ferons aussi un tour sur la « Plaza » de Taos et autour, mais le tout fut d’un intérêt modéré ? Recherchant toujours un camp dans la montagne ou la campagne alentour, nous découvrirons de bien beaux paysages, et des vrais villages comme « Trampas » et son église ancienne très mexicaine ; ce fut en vain pour les camps, trop loins, trop de pistes, ou totalement déserts ; résultat, nous finirons au WM de « Espanola » et il fait bien chaud !! Le lendemain, d’Espanola nous partirons faire un « loop » sur une très « scenic byway » (entendez petite route touristique conseillée !) : ce fut le cas tout du long dans des paysages en canyon larges, « coupés à la serpe », grandioses avec une terre « rouge brique », mais parfois aussi « jaune soufre » ou « blanche calcaire » ! Ferons un petit détour piste pour aller voir une curiosité naturelle appelé « Cabezon Peak » sorte de chapeau mexicain, sans réel intérêt majeur. Un lunch à « Cuba », puis nous traversons des réserves indiennes : « Jemez Pueblo » puis « Zia Pueblo » tout cela dans la « Jemez Mountain », apercevrons de loin un « Jemez National Monument », et irons finir notre journée dans un petit campground du « Bandelier National Monument », vestiges d’une forme d’habitat ancestral indien « Pueblo People ». Le lendemain, pressés de visiter ce village, nous butterons sur une interdiction d’accès, car on ne peut y accéder qu’en shuttle ; mais notre patience fut récompensée car le site le méritait amplement : une roche en falaise entièrement « gruyère », style grosse pierre ponce volcanique, ménageant ainsi de nombreuses anfractuosités qui serviront d’habitat partiellement troglodyte complété par des constructions devant sur deux voire trois niveaux, et cela sur des centaines de mètres, et sur le terre plein devant, dans ce « Canyon Frijoles », les « Pueblos (Indiens « Anastazi », déjà vus au nord de l’Arizona), avaient aussi bâti une construction circulaire communautaire. Un parcours jalonné explicatif assurait la visite et surprise au dernier point nous attendait un splendide « rattle snake » (serpent à sonnette) lové sur le seul chemin de passage et peu enclin à bouger de là : panique pour certain(e)s et détour pas les cailloux pour ne pas le déranger dans sa sieste.

(Détail amusant : au moment où j’écrivais ces lignes avant de les transcrire ici, un colibri (oiseau-mouche), attiré par mon T-shirt jaune et notre nappe colorée, viens me rendre visite à maintes reprises à quelques cms du visage : gorge rouge, tête et ailes noires bleutées et son long bec ; c’est à peine plus gros qu’un bourdon et ça fait autant de bruit en battant des ailes sur place ; première vision dans la nature !)

De Bandelier nous irons directement à « Santa Fe » tout proche, et déjà visité en 2010 ; mais cette ville nous avait bien plu, et nous désirions y retourner. Nous y trainerons l’après-midi en visite, shopping, photos, pour terminer la soirée dans un petit bar à vin / pizza bercés par plusieurs guitaristes ; l’ambiance de Santa Fe est un curieux melting pot new age, baba cool, retraités fortunés, gens divers et variés venus chercher ici une certaine douceur de vie et cohabitant ainsi dans une apparente harmonie ; bien, voire très agréable. Faute de camp nous retrouverons le WM !!

Par une matinée chaude et ensoleillée nous reprendrons une route déjà faite en 2010, à savoir la 14 entre Santa Fe et Albuquerque, scénique, touristique et fréquentée – surtout par les « bikers ». Nous ferons une première halte à « Cerillos » et sa boutique de « antiques », et de « pierres » extraites de leur propre mine voisine, et particulièrement de turquoises, dont nous refaisons une petite provision pour nos « gifts » ; puis ce sera « Madrid », village d’une seule rue, alignée de petites boutiques en tous genres, aussi bien artistes qu’artisans, antiques ou babioles variées, le tout extrêmement coloré, mais aussi fréquenté, d’autant que si on y rajoute les bar/restos/saloon, cela assure l’étape obligée des motards et autres touristes hauts en couleurs. Ensuite les miles s’alignerons sur une route déserte déjà pratiquée, mais passage obligé, et croiserons bien 3 voitures en 70 miles !! Des champs de cactus à perte de vue avec de temps à autre quelques vaches perdues, attachées à des ranchs ceinturés de torsadés et aux surfaces incommensurables (combien de millions d’hectomètres de fil de fer torsadés sont utilisés aux US ? Super profits pour les producteurs !). Il y aura bien aussi quelques « white-tails » (« culs blancs », antilopes) mêlés aux bovins. Nous finirons dans un campground proche d’une station de ski, chez les « Mescaleros » (Apaches), fatigués et énervés de nous être plantés à 3 reprises sur de faux camps perdus au bout de longues pistes, fermés ou inexistants ; le site était splendide et très bien aménagé, avec de beaux chevaux indiens, mais épouvantablement sale et pas du tout entretenu (WC, douches), car ces indiens ne foutent rien, ces installations leur ayant très probablement été offertes dans leur réserve, un vrai gâchis !! Nous étions au « Camp Alto » sur la « Sierra Blanca » (« Ski Apache »). Le lendemain Dimanche 3 Juin, pas une belle journée ensoleillée mais bien ventée de suroit (ce vent ne nous quitte pas depuis bien des états, et avec une constance, une force et une orientation SW dominante), nous redescendrons de notre perchoir mescalero, passerons par « Ruidoso », vraie petite « alpine city for skying », bien animée ce Dimanche, puis par « Alamogordo » (nous y avons dormi en 2010), passons devant les « White Sands Nat. Mt » avec un souvenir ému de notre dernier passage, tant la blancheur de ce sable était comparable à de la neige ! Nous traversons ensuite « Las Cruces » (l’essence y est à 3,29$ ! Nous l’avons vue à 4,75$ à Aspen !), ferons halte lunch au « Ranch Eagle » spécialisé dans la culture des pistachiers, une découverte pour nous, puis remonterons le long du Rio Grande, longeant des étendues arboricoles dont nous ignorons la nature, probablement des arbres à « noix de pécan » ? Et pour finir la journée nous irons dans un étonnant parc d’État nommé « City Rock », 5ha environ de « menhirs » bien hauts et groupés (pas comme à Carnac !), nous ferons notre nid entre deux d’entre eux veillés par les corbeaux et les lièvres : cite vraiment étonnant ! Le lendemain nous nous promènerons dans ce labyrinthe rocheux, le beau temps nous y invitant, puis irons à « Silver City », connue pour ses nombreuses mines (cuivre d’abord, mais aussi argent et or), trainerons 4 heures dans un Laundry pour linge et transfert Picasa (long même en high speed !). Tenterons de trouver place dans un camp forestier, dans cette forêt en feu (mais dans sa partie nord seuleument), mais les camps sont désertés ; nous reviendrons donc au WM de Silver City.

lundi 4 juin 2012

COLORADO


En 2010 lors de notre premier long séjour aux US, nous étions restés sur notre faim quant à la visite du Colorado ; y étant rentrés mi-octobre par le sud-ouest venant de l’Utah, il nous fut fortement déconseillé d’aller plus avant à cause de la neige qui sévissait sur tout l’État ; nous étions descendus vers le sud, sous la neige même, et avions seulement visité « Mesa Verde Nat. Park ». Nous étions donc en manque et très tentés d’y aller voir. Mais aussi notre objectif était primitivement de poursuivre maintenant vers l’est pour visiter le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas et le Missouri avant de revenir sur Atlanta et revendre notre « Van » avant de rentrer en France. Nous avions deux tentations : le Colorado et garder notre Van pour l’Amérique du Sud (celui-ci marchant parfaitement bien depuis que nous l’avions fait réparer en arrivant). Finalement nous avons opter pour cette solution ; nous irons jusqu’à Phoenix en Arizona ou jusqu’à San Diego en Californie (à la frontière mexicaine) où nous laisserons le Van dans un Storage pour revenir fin septembre, début octobre. Et cela malgré les difficultés que cela posera !! « Inch’Allah » !!

Nous quitterons donc le Nebraska sous une pluie intense après une matinée jusqu’à 14h passée au grand récurage, lessive au «Laundry», Van au «Car Wash» (il en avait grand besoin depuis le départ, et après la décision prise il se devait d’être impeccable, et aux US, voitures comme Van sont toujours impeccables et nous faisions un peu bohèmes), nous irons jusqu’à Fort Collins en passant proche et par deux réserves indiennes « Pawnees », en traversant tout le NE du Colorado qui n’est que continuité de la « Prairie » ou « Plain », avec toujours alternance d’élevage bovin et cultures céréalières, peu d’arbres à l’exception des bords de routes pour se protéger probablement des congères hivernales compte tenu du vent toujours présent. Verrons encore de ces « parkages » bovins mais aussi « ovins » à la puanteur pestilentielle : ces concentrations parquées à même la terre, sans hygiène aucune sont ignobles et indignes. Nous dormirons dans notre premier Wal Mart du Colorado.

Constat : en nous baladant dans Fort Collins, puis même au WM, révélateur, nous constatons une population plus active, plus esthète, plus soucieuse du mieux être et du mieux vivre, que dans tous les autres états traversés : beaucoup moins d’obèses, fléau national.

Dimanche matin 20 Mai : grosse frayeur au réveil : impossible de remettre notre lit « queen size » en position siège ; en fin de parcours en 2010 nous avions été obligé de changer le système de « vis sans fin » du relevage qui était grippé. Nous avons tout de suite pensé au pire, mais en examinant le problème de plus près, nous constatons qu’une sorte de fibre, de filaments du dessous du siège s’est progressivement prise dans l’une des vis releveuse et a finit pas tout bloquer. Nous passons une bonne heure à défaire au cutter et aux ciseaux ce paquet de crabe puis nous plaçons une toile cirée achetée dans le WM, entre ressorts et ce tissu de fibres sous le siège, afin d’éviter tout contact entre les fibres et le mécanisme de relevage : tout fonctionne parfaitement après cela ! Ouf !! Liaison internet au « StarBuck Café », Emails, Picasa, Skype, pour parler avec Émilie et Damien. Ft Collins nous paraît bien sympathique, dynamique, et tout est ouvert ce dimanche ensoleillé. Partons tardivement pour le « Rocky National Park », joyau du Colorado, et comble, nous prenons une mauvaise direction et faisons au moins 30 miles dans le « wrong way » ; ½ tour et direction, par une route magnifique en « canyon » le long d’une rivière très fréquentée par les pêcheurs à la « mouche », d’un camp forestier au nom de « Moraine Campground » à plus de 2300m d’altitude, entourés de pics aux neiges éternelles, de quelques « bull elks » (antilopes), et paraît-il des « black bears » (non vus). Après une nuit bien fraiche (le chauffage automatique du Van a parfaitement fait son travail !) nous décidons d’aller faire un « trail » proche du camp et comprenant successivement 4 lacs (Bear, Nymph, Dream et Emerald Lakes) ; trail pédestre de 2 miles environ mais tout en grimpette, sur un chemin balisé et aménagé mais bien enneigé sur la fin : magnifique ! Un régal que ces 4 petits lacs, et le final avec vue sur un ex glacier et son col fut la cerise sur le gâteau ; nous y passerons la matinée bombardant de photos, dont des animaux et une marmotte encore endormie de son long hiver. Après une pause déjeuner, nous retournerons au même camp pour y réserver une seconde nuit et nous irons faire un autre « loop » où nous rencontrerons beaucoup de « elks », puis nous irons faire les boutiques de « Estes », petite ville d’entrée de parc, genre petit Chamonix. D’autres « elks » nous attendaient au camp. Ces «Rockies» sont vraiment splendides et méritent qu’on s’y attarde.

Le lendemain la grisaille matinale fera place rapidement au beau, et frais en altitude, pour emprunter le « Trail Ridge Road », extraordinaire route de crêtes, balayée par un vent très violent, et, compte tenu de l’altitude, c’est dénué d’arbres, et de type « toundra » ; nous franchirons plusieurs cols jusqu’à la sortie sud ouest du parc pour déboucher sur 3 grands lacs de barrage successifs établis sur la Colorado River, et qui ont noms : «Grand Lake», «Shadow Mountain Lake» et «Lake Granby».

Apparté sur le « Continental Divide » : c’est une ligne géographique virtuelle qui, sur les cartes, suit les crêtes des Montagnes Rocheuses du nord au sud, et constitue ainsi pour les sources des rivières et fleuves futurs, un versant ouest où l’eau naissant de ses sources iront se jeter dans le Pacifique, tandis que celle du versant est ira se déverser en Atlantique. Nous avons rencontré deux exemples typiques de ce dit partage des eaux avec le Colorado qui ira se jeter dans l’anse de la « Baja California », et le Rio Grande qui, après avoir fait frontière entre Texas et Mexique, finit sa course dans le Golfe du Mexique.

Etant en quête de camps, 3, ouverts, nous étaient proposés par le « Tourist Info » local; les deux premiers étaient dépourvus d’ombre et balayés par le vent violent, quant au troisième perdus au bout de 8 miles de pistes, il était finalement clos, donc demi tour, case départ, pour poursuivre notre route toujours en quête de camps de montagne, gérés par l’organisme équivalent de nos « Eaux et Forêts » ; ainsi nous traverserons la « Arapaho National Forest », dont les trois camps existant étaient fermés (nous en avions été informés), passerons par la station de ski « Winter Park », bien équipée, destination première, on l’imagine aisément, des skieurs de Denver, car située à seulement 40 miles de la capitale. Par une très longue descente nous finirons donc au W.M. de Denver, sous la chaleur, après les frimas d’altitude.

Sous la grisaille matinale qui se transformera en pluie dans l’après-midi, nous changerons de Wal Mart (celui où nous étions n’ayant pas de fosse), pour faire nos vidanges (nous avions déjà parcouru 6.000 miles soit 9.600 kms depuis notre départ d’Atlanta), les WM ayant tous un « Tire & Lube », sans rendez-vous, précisément pour vidanges et pneumatiques à des prix très compétitifs. Puis nous irons visiter Denver : « Civic Center Park », « Denver Art Museum » (qui exposait Yves St Laurent !!), « Denver Performing Arts Complexe » et enfin la «16th Street Mall» (rue commerçante principale. Bien fourbus nous irons déjeuner au «Bistro» (« french cooking » sic !) ; nous apprécierons Denver, gens avenants, souriants, animés ; par contre énormément de « clodos » à même la rue, dans les parcs, fait très inhabituel aux US (tolérance locale ?). Après un bref passage au « Starbuck » pour courrier, pluie devenue incessante, nous irons au « Cherry Creek Shopping Center », grand « Mall » couvert avec tous commerces y compris le grand luxe (Dior, Vuitton,…). Rentrerons dormir sur notre parking préféré en souhaitant voir cesser la pluie, car nous espérons bien partir en montagne le lendemain. Nos espoirs ont été exaucés car il fait beau au réveil, mais la montagne est toute enneigée, ce qui nous incitera à modifier notre parcours plus vers le sud. Nous découvrirons par hasard (qui fait bien les choses !), « Red Rock Park » et son «Amphithéâtre», majestueux, grandiose, bâti entre deux énormes roches briques ; qui plus est, une foule énorme s’en retire lentement : c’était la remise des diplômes de fin d’année des « High Schools » de Denver (équivalent du Bac), amphi plein à craquer d’élèves en toges et toques bordeaux typiques. Le site est magnifique, un peu dans le style du « Arch Nat Pk » en Utah voisin. De là nous ferons route en direction de « Colorado Spring » en faisant halte à « Manitou Spring » tout proche, très touristique, et semble-t-il très animé en prévision d’un W-E prolongé. Un petit train à crémaillère part de là pour atteindre le sommet du « Pikes Peak », où nous envisageons d’aller le lendemain matin. Pour les passionné du sport auto, comme je le fut, « Pikes Peak est mondialement connu pour sa « course de côte » sur piste et macadam sur une distance de 21 miles ; bien d’excellents pilotes du monde viennent tenter avec des bolides incroyables d’établir le record de la distance ; le dernier français qui s’y est présenté disposait d’une Dacia spéciale développant une puissance de 850CH !!

Refoulés d’un premier WM (trop concurrentiel avec tous les campgrounds privés environnants) nous irons dans un second où nous observerons de splendides « rainbows » suite à des orages costauds.

Cette pluie orageuse nocturne laissera place à un ciel nuageux bas : plus un sommet n’apparaît et surtout le « Pikes Peak » pour lequel nous avions des projets d’ascension en crémaillère ; emprunter la piste pour aller au sommet avec le van eut été aussi inepte, d’autant plus qu’il faisait particulièrement froid en bas : qu’eut-ce été en haut ? Abandonnons nos projets pour emprunter la 24 jusqu’à « Florissant » puis plus sud jusqu’à « Crepple Creek », haut lieu minier de l’or toujours exploité, et transformé aujourd’hui en une unique rue de « Casinos » (nous sommes en territoire indien « Ute »), cocasse, coloré, déco western avec toujours cette clientèle de « retour d’âge » venu passer le WE dans l’espoir de dégotter le gros lot, et un long WE car Lundi 28/05 est férié pour «Memorial Day», fête nationale de tous les anciens combattants. Déjeunons sur place, visitons le musée dédié à la mine et à la ville qui fut incendiée en 1896 et rebâtie.Trois « Scenic Byway » nous étaient proposées pour gagner le sud ; nous opterons pour la plus est : choix moins heureux car piste « tôle ondulée » particulièrement pénible dans sa première moitié, mais devenue plus « scénique » dans la seconde, car traversant des gorges en « canyon ». Nous nous ferons une fois de plus piégés en allant voir un pont suspendu, soi-disant le plus haut du monde -1000 pieds- (comme toujours) mais qui était infranchissable et payant pour être vu !! Laissons là ce piège à touristes et reprenons la route via un superbe « canyon » qui longe « l’Arkansas River », idéale pour le « rafting » bien pratiqué ici, et ce, jusqu’à « Salida » et son WM.

Notre objectif de la journée suivante était Aspen, célèbre station hivernale, probablement la plus connue des US grâce aux J.O. qui s’y déroulèrent en (?). Le temps étant revenu au beau nous pouvions nous lancer vers les hauteurs les plus extrêmes du Colorado. Route nord agréable jusqu’à Granite et le « Weston Pass », col situé à 11900ft, où nous emprunterons la 82 vers l’ouest pour tomber sur de très beaux lacs avant l’escalade vers le col « Independence Pass » à 12093ft (près de 4000m) ; vues imprenables sur ces « Rockies » du sud Colorado, ski encore jouable mais sans remontées et vent puissant. Enfin après une très longue descente « alpine » (nous croiserons bon nombres de cyclos fort courageux pour cette ascension très longue et pentue qui vaut largement nos Galibier et autre Iseran !) jusqu’à Aspen, « LA » Station de Ski Américaine de référence : son hôtel n°1 nommé « JEROME », boutiques très « mode », toutes les grandes marques sont représentées, rues et avenues dégagées, bref ici tout sent l’argent, les fortunés (l’essence est à 4,75$ le gallon ! Nous le connaîtrons à 3,29$ et le payons en moyenne 3,60$). Il y a beaucoup de monde ce W-E. La vue sur les pistes montre un domaine skiable très important et pentu style Val d’Isère. Nous trouverons un endroit retiré en bord de rivière pour le lunch, puis irons faire les badauds dans Aspen.

De là nous repartirons W pour Carbadale et longerons ensuite la «Gunnison River» sur la 133, dans l’espoir de trouver un camp de montagne pour notre nuit, évoluant dans une « National Forest » ; nous en visiterons 4 ou 5 à suivre, toutes pleines à craquer (W-E « Memorial »), sauf le dernier sur un col, mais barré par un arbre chu en travers par le vent violent et qui plus est, vent de sable de S-O type « shergui saharien » qui obstrue tout l’horizon ! Nous irons donc jusqu’à la ville importante suivante, Delta, et son W.M accueillant.

De Delta nous reviendrons sur nos pas jusqu’à Hotchkiss ce Dimanche 27 Mai (il y a un an que j’ai été opéré et le statu quo demeure : algo et amplitude limitée, mais on fait avec !!). De là jusqu’à Crawford, village « western » et son lac, nous longerons de loin la montagne imposante, puis la route montant elle devient plus belle encore jusqu’à ce que nous côtoyons le « Black Canyon du Gunnison Nat. Pk. ». Lors de l’arrêt sur un point dominant, c’est l’extase, un lac de barrage en aval sur la Gunnison occupe tout le fond de ce canyon sur des kms et nous surplombons le tout d’une bonne centaine de mètres, une rivière en cascade s’y déverse, l’eau y est d’un bleu profond ; encore un de ces sites comme cette Amérique en possède tant !! Enchainons immédiatement sur le « Curecanti Nat. Recreation Area », même topo d’énormes lacs de barrages successifs épousant un relief étonnant dans un paysage devenu plutôt sec. Nous descendrons ensuite sur Lake City d’où une grande boucle très « scenic » autour de 2 « Peaks » est vivement recommandée mais praticable qu’en 4X4, pas pour nous ! Nous passerons ensuite 2 cols : « Stumgulion Pass » (11361ft) et « Spring Creek Pass » (10901ft), ce dernier à travers une immense « mesa », ce type de haut plateau immense, très vert où généralement est établi un ou deux « ranch » à « cattle » (troupeau de bovins), pour redescendre sur Creedle, à court d’essence, que nous finirons par dégotter grâce à l’aide de locaux complaisants. Toujours en quête d’un camp, nous atterrirons au « Palisade Campground » au bord du «Rio Grande», longé depuis la descente des deux cols, mais à ce niveau ce n’est encore qu’un large torrent.

Ce « Memorial Day » nous ferons une longue route sud en plateau (mesa) jusqu’à « Alamosa » ; il est à remarquer que plus on va sud plus les noms de villes et villages sont de consonance hispanique, époque ou espagnols puis mexicains occupaient les lieux, comme en Californie, au Nevada, en Arizona, au New Mexico et au Texas. De Alamosa nous irons jusqu’à « Great Sand Dunes Nat. Pk » ; encore une de ces incongruités de la nature américaine, qui veut que du sable soulevé du sol et poussé sur des centaines de miles par les vents forts de sud-ouest se soit entassé, et arrêté par des montagnes en concavité, se soient élevées des dunes de près de 200m de haut !! De vraies dunes sahariennes très pures et de toute beauté. Nous n’avons pu nous empêcher de les escalader jusqu’au top et surtout de se laisser aller en redescendant, certains le faisant même en snowboard. Sur la route du retour vers Alamosa, nous surprendrons un renard ou un coyote ayant dans sa gueule un lapin qu’il venait de prendre. Nous opterons pour un Campground KOA pour les services offerts : Laundry, net, douches et piscine, le soleil nous ayant accompagné tout le jour.

Après avoir profité la matinée des services du KOA toujours sous le soleil, après avoir transféré le plus d’images possibles toute la soirée, toute la nuit et encore toute la matinée, sur Picasa pour cause d’un internet à trop petite vitesse (1 à 2 mn par image !!) et enfin un dernier bain dans leur piscine à l’eau si chaude, nous partirons SW pour « Fort Garland », puis « San Luis » et le plus vieux commerce du Colorado, puis « Romero » et la plus vieille église du CO (c’est une habitude américaine que d’avoir toujours le/la « plus » du « monde », the « best » !), puis « Antonito » très connu pour son petit train d’altitude qui rejoint « Chama » au N. Mexico ; il faut dire qu’il passe par un col, le « Cumber Pass », à + de 10.000ft, et traverse des hauts plateaux somptueux traversés des méandres de rivière qui viendrons alimenter le Rio Grande, et des forêts de bouleaux renaissants au printemps d’un vert tendre qui nous illumine. Nous atteindrons « Chama », bout sud de cette voie ferrée, et de là nous irons plus au sud pour finir la journée dans un campground au bord d’un lac de « Dam » au « Heron Lake State Park ». Ainsi s’achèvera une douzaine de jours à visiter ce Colorado splendide et varié, méritant plus qu’un simple détour, et qui nous a tant réjoui, d’autant qu’il faut y rajouter le « Mesa Verde National Park », à l’extrême SW, que nous avions visité en 2010.

NEBRASKA

NEBRASKA

Nous quittons à regret ce bord du Lac Angostura, sous un temps orageux et menaçant (quelques grosses gouttes américaines) et déjà les pêcheurs aficionados arrivent pour un long WE dans le camp, où leur place est réservée d’avance. Nous allons au Nebraska, sur une route toujours aussi monotone, rectiligne, légèrement mamelonné, sans arbres et des « Ranch » à bestiaux tout le long. Nous serons stoppés dans notre course, précisément, par un « parkage » à bovins gigantesque, plus de 5000 têtes estimées en attente d’être prises en charge pour la boucherie !! (c/f photos). Notre première halte en Nebraska sera pour « Agate Fossil Beds Nat. Monument », sorte de musée paléontologique, suite à la découverte d’une masse d’ossements de quelques 60 millions d’années !! Educatif ! Finirons cette journée au WM de Scottsdurff dans le NW de l’État, après avoir tenté un camp au bord d’un lac, mais la densité des « mosquitos » nous a fait fuir. Le lendemain sous un temps orageux encore plus menaçant nous visiterons « Scottsdurff Nat. Mnt » et son musée ; irons jusqu’au sommet pour admirer ces monts en « Sandstone » friables et dont l’érosion éolienne s’avère rapide, d’où ces aspects en châteaux sur le paysage : belle vue ! Nous ferons ensuite un « Scenic Loop » à travers ce « Western Nebraska » très agricole grâce à un arrosage intensif, puisant de l’eau dans le lac artificiel « Mc Conaughly » ( de barrage: « Kingsley Dam ») au bord duquel nous irons camper ; du blé, trèfle ou luzerne accompagnant toujours l’élevage bovin. Notre « Loop » nous conduira à « Chimney Rock » sorte de fusée pointée vers le ciel, sculpture de la nature ; grosse chaleur, petit cimetière mormon à coté. Cette « cheminée » fut longtemps un point de repère majeur pour toutes les « routes vers l’ouest » qu’il s’agisse des mormons (qui iront jusqu’à Salt Lake City), des « en quêtes de nouvelles terres à exploiter », mais aussi des « chercheurs d’or » au moment de la « Ruée » ; le Nebraska était sur ces routes d’exode vers l’ouest prometteur. Notre route ira jusqu’au bout du lac dans un « State Park » à « Oglallala », sous un ciel d’orage et d’éclairs. Bien que nous ayons rencontré des escouades de dindes sauvages, des lapins, des antilopes, des « rattles snakes » entendus mais non vus (imagination fertile d’Hélène), ce fut avec les moustiques en nuées compactes et les papillons de nuit tout aussi nombreux (jamais vus en telle densité) que nous avons eu à nous battre. Les papillons de nuit ressortiront dans notre van encore 10 jours après !!

mardi 15 mai 2012

Dakota Nord et Sud

DAKOTA SUD et NORD

Nous quitterons Wilmar puis rapidement le Minnesota par très beau temps chaud mais avec vent violent d’est ; d’ailleurs le nombre important d’éoliennes dans le paysage témoigne du constant balayage de la « Prairie » par des vents venus des « Rockies », et ce vent génère souvent de gros dégâts.

Nous découvrirons la monotonie de cette « Prairie » avec ses « highway » rectilignes, sans arbres, gros vent latéral, et champs de cultures ou d’élevage bovin (uniquement pour la viande) à perte de vue. Il faut dire que les pièces agricole sont de 100 à 200 ha minimum, voire plus lorsque les « ranch » sont uniquement consacrés à l’élevage (ici on compte en milliers d’hectares). Les deux Dakota Nord et Sud, laisseront place d’ailleurs progressivement vers l’ouest au seul élevage bovin et ce qui en dépend (foin pour les hivers rigoureux ici), et cela au dépend des céréales.

Sur notre trajet vers l’ouest de l’État nous quitterons la « 34 », passerons le « Big Ben Dam », barrage sur le Missouri, créant ainsi le grand lac « Sharpe », cela pour aller à la rencontre des Indiens « Lower Brulé », des Cheyennes.

Aparté sur ces communautés « réserves » indiennes : ce sont manifestement des « assistés » pour la plus grande majorité, vivant dans leurs « Tipis », qui sont devenus des grands « Mobile Home », qui ne font rien ou presque, bénéficiant de nombreux avantages sociaux (façon élégante des blancs américains de se « dédouaner »), mais aussi, et là est leur exeptionnelle manne, les « Casinos » ; ils fleurissent à la lisière de leurs réserves, afin d’y attirer les « blancs » qui viennent en masses le week-end, y épuiser leurs maigres économies (beaucoup de retraitées) ; le plus bel exemple est Las Vegas. Par contre les terres de réserves qui leur sont allouées sont le plus souvent incultes ou pas loin ; cela représente des milliers d’hectares laissés à l’abandon, ou avec quelques vaches errantes.

Animaux rencontrés : des faisans de plus en plus nombreux, oies et canards « col vert », un « road runner » (bip bip), et quelques « prairie dogs » (sorte de mangoustes très nombreuses aux US).

Arrivés au WM de « Pierre », nous allons faire quelques emplettes, et en ressortant un vent à « décorner des bœufs », type « shergui » s’est mis à souffler, nous contraignant à abriter le Van derrière d’énormes « trucks » ; dans la nuit la pluie le fera cesser.

Calme revenu le lendemain matin, nous ferons route vers Bismarck (eh oui ! lui aussi a marqué certains conquistadors américains !) au North Dakota (300 miles tout de même !) en longeant le Missouri, traversant réserves Cheyenne puis Sioux, dans une zone exclusivement dédiée à l’élevage bovin, au profil ‘mamelons’ sans aucun arbre, un rien monotone et lassant, à l’exception des vues plongeantes sur le Missouri. Bismarck, capitale, nous hébergera au WM où nous trouverons bien des itinérants de notre espèce compte tenu du WE débutant.

Notre objectif étant le T. Roosevelt National Park à l’ouest du N.D., notre route ouest nous conduira d’abord au « Knife River Indian Village Nat. Historic Site » qui nous a ravi car très instructif sur le mode de vie très ancien des Indiens « Hidatsa » et « Mandan », lesquels construisaient des « tipis » en dur sur un charpentage de grosses poutres, entièrement recouvert de terre, en groupe très conséquents en bord du Missouri et vivant communautairement de pêche, chasse, élevage et cultures agricole. Ensuite, toujours ces routes rectilignes longeant des « ranchs agricoles » dans la démesure (pièces de cultures de 150 à 200 ha minimum !) impliquant l’usage de matériels eux aussi surdimensionnés (tracteurs à 4 roues motrices triplées !). Au N.P. Roosevelt, après avoir retenu notre emplacement au Campground en bordure du « Little Missouri River », nous ferons le « loop » de 36 miles, dans ces « Badlands » typiques, véritable curiosité géologique américaine (déjà vue en Utah, et encore présente en Sud Dakota et ailleurs), due à la nature de ces « Sandstone » et de l’érosion éolienne puissante, genre « mille collines en millefeuilles » aux strates de différentes natures et couleurs. Au milieu de cela évoluent des « Prairie Dogs » sortes de mangoustes très actives et curieuses, se tenant érigées, des bisons (« Buffalos »), des chevaux sauvages, bref un régal pour nos mirettes curieuses elles aussi.

Médora, village « western » reconstitué du parc sera notre distraction matinale, ainsi que le « château De Mores » (en pensant à François et Aurélie Demorre) que nous apercevrons de loin et qui n’a de château que le nom, grosse bâtisse en fait. Ce De Mores était un nobliau français fortuné du XIXe (d’où venait sa fortune ?) qui fit construire cette demeure fastueuse, créera une gare, jouera les cow-boys, chasseur, aventurier, mais Médora lui doit sa création. Nous visiterons aussi le musée dédié à Théodore Roosevelt qui fut ici gentleman farmer, mais aimait y venir pour chasser l’ours et le bison dans ces « Badlands »; il y posséda même un ranch, mais perdit tout son cheptel (« cattle » en anglais) et son ranch (+ de 26.000$ en 1900 !!) et il ne reste de lui qu’une maisonnette de trappeur. Après cette matinée instructive, la monotone route vers le sud sera une fois encore notre lot, avec des lignes droites de 70 miles, avec toujours ce même paysage de « Prairie », mais qui nous conduira au South Dakota et ses « Black Hills » de l’ouest, où nous trouverons pour notre bon plaisir, des canyons avec de belles cascades, de la forêt, de la montagne ; enfin un vrai « trail wildlife » ; nous poserons notre sac dans un petit camp forestier « free fee » (ce n’est pas encore l’époque touristique) nommé « Savoy ».

Par un ciel ensoleillé et chaud, très vite après le camp nous nous régalerons de deux petites cascades, avec un chemin en planche accessible aux handicapés, tout en préservant le site. Parmi les nombreux itinéraires touristiques proposés dans ces « Black Hills », nous ferons le « loop » du nord, nous conduisant à Lead, sans intérêt, puis à Deadstone, ville très « Far West », comme ils aiment à les conserver, détruite en 1879 par un violent incendie (tout était en bois à l’époque, mais aujourd’hui encore !), et donc reconstruite façon western, et totalement vouée au jeux, casinos en nombre ; chaque hôtel, « Resort », dispose de ses « boîte à sous » (« Gaming ou Gambling »). Cette activité ne nous sied pas vraiment ; nous pousserons jusqu’à Rapid City. En cherchant notre WalMart, nous tomberons par hasard sur une succession de « casse autos » ; hors nous étions en panne de « lève-vitres », l’un et l’autre nous ayant successivement lâchés il y avait quelques jours ; nous avions bien essayé de les réparer par nous même en déshabillant par deux fois les portes avant, mais sans résultat (moteurs électrique? mécanisme de transmission ? encrassement ?). Un vieux tenancier de l’une d’elle (78 ans et toujours au boulot !), s’est mis en quatre avec son ouvrier, séance tenante, pour d’abord trouver parmi ses confrères les deux mécanismes complets, tout démonter et tout remonter, pour quelques dollars tout de même ! Son fils était un féru de « Dirt Track », ces courses autos sur des circuits fermés en terre battue, et possédait deux ou trois de ces voitures très légères, composées principalement de puissants moteurs, de gros amortisseurs, dans un châssis tubulaire, le tout très bas et vaguement recouvert de tôles plus ou moins profilées ; ces courses tiennent de ce que nous appelons le « stock car ». Ainsi notre après midi nous a vu au milieu de ces épaves, des pièces autos accumulées, contents d’avoir résolu ce problème de vitre (car nous étions enfermés dans notre Van), mais surtout d’être tombé sur d’estimables et dévouées personnes, qui au départ ne nous devaient rien, mais se sont occupés de nous sans réserve ni malice (souvent le propre de ces maquignons !). Nous trouverons peu après le WM, mais qui refusait les « overnight » ; nous atterrirons dans un camp « KOA » (chaîne de campgrounds franchisés, chers mais très équipés -douches, laundry, full hook up, wi-fi et très bien tenus). Ainsi cela nous permet de passer la matinée en décrassage, Internet pour Picasa, Blog, Skype, Mail, plus le remplissage du frigo toujours opératif au WM.

Mais en fin de matinée nous irons visiter une délicieuse petite chapelle luthérienne norvégienne à la sortie de Rapid City (« Chapel on the Hill ») ; visionner les images pour s’en convaincre ! Autre merveille à l’américaine que nous serons amener à visiter aussi dans l’après-midi : « Sitting Bull Cristal Cavern » . Imaginez déambuler dans une immense « géode » tapissée de cristaux de roches énormes et cela sur une hauteur d’un dizaine d’étages et de couloirs (nous sommes dans une grotte !), étages à descendre puis remonter ; étonnant phénomène géologique naturel, unique au monde par ses dimensions, tant de cette succession d’énormes géodes que des cristaux qui les tapissent. Mais pourquoi Sitting Bull ? Eh bien, parce qu’il séjournait là avec son peuple et occupait la grotte, partie ouverte, durant les hivers rigoureux ici. Quelques miles plus avant en allant sur Custer il y a « Crazy Horse », nom connu de tous, de ce guerrier et chef Indien Pawnee, mort à 32 ans à la bataille de « Little Big Horn », abattu dans le dos !! En 1948, un nommé Korczack Zidkovski, sculpteur, de Boston, décide de se dévouer à la cause indienne, puis de concurrencer Borglum et son Mont Rushmore, en sculptant sur une montagne voisine (quelques dizaines de miles), une effigie de cet indien, brave entre les braves. Sa sculpture toujours en élaboration (seule la tête a vu complètement le jour, reste la tête de son cheval et son bras pointé vers ce pays, sa terre qui est sienne), et dure depuis cette année 49, l’achèvement n’étant pas encore déterminé. Elle fera 560 pieds de haut (bien plus grande que les « Présidents » voisins et que bien des grands monuments américains, telle l’Obélisque de Washington. Le résultat sera exceptionnel, si on y inclut le musée dédié aux « Natives Indians ». Pour l’histoire, Korczak et sa femme, décédés à ce jour, ont eu 10 enfants dont la plupart sont impliqués, à ce jour dans son œuvre.

Médusés, sortis à 20h de cette inattendue visite, nous peinons à trouver quelques miles plus après, un camp dans le « State Forest de Custer », encore en « Free Fee », car ce n’est pas encore la pleine saison ; peu de places mais toutes occupées !!.

Enfin notre nouvelle journée sera dédiée au « Mont Rushmore », un des objectif premier de notre séjour. Quittant le petit camp « primitive », comme ils les appellent, nous emprunterons une belle route forestière avec des tunnels très étroits, et serons épatés par les « Needles » rencontrées, sortes de cheminées rocheuses très spectaculaires (c/f photos), phénomènes liés à l’érosion aérienne, puis après avoir passé le Hamey Peak », plus haut sommet du South Dakota, nous longerons un adorable petit lac avant de déboucher sur Rushmore et ses 4 Présidents (Washington, Jefferson, T. Roosevelt et Lincoln) sculptés à même la montagne, grand site touristique très bien aménagé (les américains savent bien le faire !). Nous irons jusqu’au pied des effigies géantes très ressemblantes. Nous nous en gaverons avant de repartir par une route forestière dans les pins ; nous y croiserons des « buffalos », des « deers » (antilopes), des « elks » (grands cerfs), des serpents, des ânes, des dindes sauvages, et toujours ces « prairie dogs » (sortes de mangoustes très fréquentes aux US). Un petit camp forestier sur le bord du lac de barrage « Angostura » au sud de « Hot Springs », nous accueillera avec beaucoup de chaleur due à l’hôtesse, qui nous offrira le plus beau site du camp !!