mardi 15 mai 2012

Dakota Nord et Sud

DAKOTA SUD et NORD

Nous quitterons Wilmar puis rapidement le Minnesota par très beau temps chaud mais avec vent violent d’est ; d’ailleurs le nombre important d’éoliennes dans le paysage témoigne du constant balayage de la « Prairie » par des vents venus des « Rockies », et ce vent génère souvent de gros dégâts.

Nous découvrirons la monotonie de cette « Prairie » avec ses « highway » rectilignes, sans arbres, gros vent latéral, et champs de cultures ou d’élevage bovin (uniquement pour la viande) à perte de vue. Il faut dire que les pièces agricole sont de 100 à 200 ha minimum, voire plus lorsque les « ranch » sont uniquement consacrés à l’élevage (ici on compte en milliers d’hectares). Les deux Dakota Nord et Sud, laisseront place d’ailleurs progressivement vers l’ouest au seul élevage bovin et ce qui en dépend (foin pour les hivers rigoureux ici), et cela au dépend des céréales.

Sur notre trajet vers l’ouest de l’État nous quitterons la « 34 », passerons le « Big Ben Dam », barrage sur le Missouri, créant ainsi le grand lac « Sharpe », cela pour aller à la rencontre des Indiens « Lower Brulé », des Cheyennes.

Aparté sur ces communautés « réserves » indiennes : ce sont manifestement des « assistés » pour la plus grande majorité, vivant dans leurs « Tipis », qui sont devenus des grands « Mobile Home », qui ne font rien ou presque, bénéficiant de nombreux avantages sociaux (façon élégante des blancs américains de se « dédouaner »), mais aussi, et là est leur exeptionnelle manne, les « Casinos » ; ils fleurissent à la lisière de leurs réserves, afin d’y attirer les « blancs » qui viennent en masses le week-end, y épuiser leurs maigres économies (beaucoup de retraitées) ; le plus bel exemple est Las Vegas. Par contre les terres de réserves qui leur sont allouées sont le plus souvent incultes ou pas loin ; cela représente des milliers d’hectares laissés à l’abandon, ou avec quelques vaches errantes.

Animaux rencontrés : des faisans de plus en plus nombreux, oies et canards « col vert », un « road runner » (bip bip), et quelques « prairie dogs » (sorte de mangoustes très nombreuses aux US).

Arrivés au WM de « Pierre », nous allons faire quelques emplettes, et en ressortant un vent à « décorner des bœufs », type « shergui » s’est mis à souffler, nous contraignant à abriter le Van derrière d’énormes « trucks » ; dans la nuit la pluie le fera cesser.

Calme revenu le lendemain matin, nous ferons route vers Bismarck (eh oui ! lui aussi a marqué certains conquistadors américains !) au North Dakota (300 miles tout de même !) en longeant le Missouri, traversant réserves Cheyenne puis Sioux, dans une zone exclusivement dédiée à l’élevage bovin, au profil ‘mamelons’ sans aucun arbre, un rien monotone et lassant, à l’exception des vues plongeantes sur le Missouri. Bismarck, capitale, nous hébergera au WM où nous trouverons bien des itinérants de notre espèce compte tenu du WE débutant.

Notre objectif étant le T. Roosevelt National Park à l’ouest du N.D., notre route ouest nous conduira d’abord au « Knife River Indian Village Nat. Historic Site » qui nous a ravi car très instructif sur le mode de vie très ancien des Indiens « Hidatsa » et « Mandan », lesquels construisaient des « tipis » en dur sur un charpentage de grosses poutres, entièrement recouvert de terre, en groupe très conséquents en bord du Missouri et vivant communautairement de pêche, chasse, élevage et cultures agricole. Ensuite, toujours ces routes rectilignes longeant des « ranchs agricoles » dans la démesure (pièces de cultures de 150 à 200 ha minimum !) impliquant l’usage de matériels eux aussi surdimensionnés (tracteurs à 4 roues motrices triplées !). Au N.P. Roosevelt, après avoir retenu notre emplacement au Campground en bordure du « Little Missouri River », nous ferons le « loop » de 36 miles, dans ces « Badlands » typiques, véritable curiosité géologique américaine (déjà vue en Utah, et encore présente en Sud Dakota et ailleurs), due à la nature de ces « Sandstone » et de l’érosion éolienne puissante, genre « mille collines en millefeuilles » aux strates de différentes natures et couleurs. Au milieu de cela évoluent des « Prairie Dogs » sortes de mangoustes très actives et curieuses, se tenant érigées, des bisons (« Buffalos »), des chevaux sauvages, bref un régal pour nos mirettes curieuses elles aussi.

Médora, village « western » reconstitué du parc sera notre distraction matinale, ainsi que le « château De Mores » (en pensant à François et Aurélie Demorre) que nous apercevrons de loin et qui n’a de château que le nom, grosse bâtisse en fait. Ce De Mores était un nobliau français fortuné du XIXe (d’où venait sa fortune ?) qui fit construire cette demeure fastueuse, créera une gare, jouera les cow-boys, chasseur, aventurier, mais Médora lui doit sa création. Nous visiterons aussi le musée dédié à Théodore Roosevelt qui fut ici gentleman farmer, mais aimait y venir pour chasser l’ours et le bison dans ces « Badlands »; il y posséda même un ranch, mais perdit tout son cheptel (« cattle » en anglais) et son ranch (+ de 26.000$ en 1900 !!) et il ne reste de lui qu’une maisonnette de trappeur. Après cette matinée instructive, la monotone route vers le sud sera une fois encore notre lot, avec des lignes droites de 70 miles, avec toujours ce même paysage de « Prairie », mais qui nous conduira au South Dakota et ses « Black Hills » de l’ouest, où nous trouverons pour notre bon plaisir, des canyons avec de belles cascades, de la forêt, de la montagne ; enfin un vrai « trail wildlife » ; nous poserons notre sac dans un petit camp forestier « free fee » (ce n’est pas encore l’époque touristique) nommé « Savoy ».

Par un ciel ensoleillé et chaud, très vite après le camp nous nous régalerons de deux petites cascades, avec un chemin en planche accessible aux handicapés, tout en préservant le site. Parmi les nombreux itinéraires touristiques proposés dans ces « Black Hills », nous ferons le « loop » du nord, nous conduisant à Lead, sans intérêt, puis à Deadstone, ville très « Far West », comme ils aiment à les conserver, détruite en 1879 par un violent incendie (tout était en bois à l’époque, mais aujourd’hui encore !), et donc reconstruite façon western, et totalement vouée au jeux, casinos en nombre ; chaque hôtel, « Resort », dispose de ses « boîte à sous » (« Gaming ou Gambling »). Cette activité ne nous sied pas vraiment ; nous pousserons jusqu’à Rapid City. En cherchant notre WalMart, nous tomberons par hasard sur une succession de « casse autos » ; hors nous étions en panne de « lève-vitres », l’un et l’autre nous ayant successivement lâchés il y avait quelques jours ; nous avions bien essayé de les réparer par nous même en déshabillant par deux fois les portes avant, mais sans résultat (moteurs électrique? mécanisme de transmission ? encrassement ?). Un vieux tenancier de l’une d’elle (78 ans et toujours au boulot !), s’est mis en quatre avec son ouvrier, séance tenante, pour d’abord trouver parmi ses confrères les deux mécanismes complets, tout démonter et tout remonter, pour quelques dollars tout de même ! Son fils était un féru de « Dirt Track », ces courses autos sur des circuits fermés en terre battue, et possédait deux ou trois de ces voitures très légères, composées principalement de puissants moteurs, de gros amortisseurs, dans un châssis tubulaire, le tout très bas et vaguement recouvert de tôles plus ou moins profilées ; ces courses tiennent de ce que nous appelons le « stock car ». Ainsi notre après midi nous a vu au milieu de ces épaves, des pièces autos accumulées, contents d’avoir résolu ce problème de vitre (car nous étions enfermés dans notre Van), mais surtout d’être tombé sur d’estimables et dévouées personnes, qui au départ ne nous devaient rien, mais se sont occupés de nous sans réserve ni malice (souvent le propre de ces maquignons !). Nous trouverons peu après le WM, mais qui refusait les « overnight » ; nous atterrirons dans un camp « KOA » (chaîne de campgrounds franchisés, chers mais très équipés -douches, laundry, full hook up, wi-fi et très bien tenus). Ainsi cela nous permet de passer la matinée en décrassage, Internet pour Picasa, Blog, Skype, Mail, plus le remplissage du frigo toujours opératif au WM.

Mais en fin de matinée nous irons visiter une délicieuse petite chapelle luthérienne norvégienne à la sortie de Rapid City (« Chapel on the Hill ») ; visionner les images pour s’en convaincre ! Autre merveille à l’américaine que nous serons amener à visiter aussi dans l’après-midi : « Sitting Bull Cristal Cavern » . Imaginez déambuler dans une immense « géode » tapissée de cristaux de roches énormes et cela sur une hauteur d’un dizaine d’étages et de couloirs (nous sommes dans une grotte !), étages à descendre puis remonter ; étonnant phénomène géologique naturel, unique au monde par ses dimensions, tant de cette succession d’énormes géodes que des cristaux qui les tapissent. Mais pourquoi Sitting Bull ? Eh bien, parce qu’il séjournait là avec son peuple et occupait la grotte, partie ouverte, durant les hivers rigoureux ici. Quelques miles plus avant en allant sur Custer il y a « Crazy Horse », nom connu de tous, de ce guerrier et chef Indien Pawnee, mort à 32 ans à la bataille de « Little Big Horn », abattu dans le dos !! En 1948, un nommé Korczack Zidkovski, sculpteur, de Boston, décide de se dévouer à la cause indienne, puis de concurrencer Borglum et son Mont Rushmore, en sculptant sur une montagne voisine (quelques dizaines de miles), une effigie de cet indien, brave entre les braves. Sa sculpture toujours en élaboration (seule la tête a vu complètement le jour, reste la tête de son cheval et son bras pointé vers ce pays, sa terre qui est sienne), et dure depuis cette année 49, l’achèvement n’étant pas encore déterminé. Elle fera 560 pieds de haut (bien plus grande que les « Présidents » voisins et que bien des grands monuments américains, telle l’Obélisque de Washington. Le résultat sera exceptionnel, si on y inclut le musée dédié aux « Natives Indians ». Pour l’histoire, Korczak et sa femme, décédés à ce jour, ont eu 10 enfants dont la plupart sont impliqués, à ce jour dans son œuvre.

Médusés, sortis à 20h de cette inattendue visite, nous peinons à trouver quelques miles plus après, un camp dans le « State Forest de Custer », encore en « Free Fee », car ce n’est pas encore la pleine saison ; peu de places mais toutes occupées !!.

Enfin notre nouvelle journée sera dédiée au « Mont Rushmore », un des objectif premier de notre séjour. Quittant le petit camp « primitive », comme ils les appellent, nous emprunterons une belle route forestière avec des tunnels très étroits, et serons épatés par les « Needles » rencontrées, sortes de cheminées rocheuses très spectaculaires (c/f photos), phénomènes liés à l’érosion aérienne, puis après avoir passé le Hamey Peak », plus haut sommet du South Dakota, nous longerons un adorable petit lac avant de déboucher sur Rushmore et ses 4 Présidents (Washington, Jefferson, T. Roosevelt et Lincoln) sculptés à même la montagne, grand site touristique très bien aménagé (les américains savent bien le faire !). Nous irons jusqu’au pied des effigies géantes très ressemblantes. Nous nous en gaverons avant de repartir par une route forestière dans les pins ; nous y croiserons des « buffalos », des « deers » (antilopes), des « elks » (grands cerfs), des serpents, des ânes, des dindes sauvages, et toujours ces « prairie dogs » (sortes de mangoustes très fréquentes aux US). Un petit camp forestier sur le bord du lac de barrage « Angostura » au sud de « Hot Springs », nous accueillera avec beaucoup de chaleur due à l’hôtesse, qui nous offrira le plus beau site du camp !!



Michigan, Wisconsin et Minnesota

MICHIGAN, WISCONSIN et MINNESOTA.

Nous quittons presque à regret notre petit Dune Park, mais aussi Chicago où nous aurions pu découvrir encore bien des aspects, quartiers et musées. Notre objectif étant de parcourir avec un œil curieux ces trois états nordiques, frontaliers avec le Canada, que nous avions aperçus de l’autre coté précisément en longeant les Grands Lacs.

Sans oublier de refaire un petit tour aux « Outlet » en partant pour quelques achats à bon prix, nous irons par la « 60 » jusqu’à Jackson, nous arrêtant pour déjeuner à « Cassopolis », qui doit son nom à un célèbre Lewis Cass, qui fut gouverneur de l’État mais aussi Grand Maître de la Grande Loge Maçonnique de l’Ohio et géniteur de celle du Michigan, et qui plus est, Ambassadeur en France. Jackson : Walmart !

Cette ville est proche de Detroit, que nous traverserons rapidement ce Dimanche 6 Mai, pour plusieurs raisons : son abord ouest n’est que ruines, abandon, taudis, « zone », où seul trône majestueux et géant le building de « Henry Ford » ; le centre ville désert ce dimanche ressemble à toutes ces capitales d’État et enfin vers l’est et le nord, nous retrouvons après l’immeuble grandiose du concurrent GM (que nous apercevions du Canada), érigé sur le bras séparant le Lac Érié du Lac St Clair, mais aussi du Canada des States, nous retrouvons donc les belles villas des plus nantis dressées tout le long du Lac St Clair, prisonnier entre l’Érié et le Huron.

Déçus de cette ville nous longerons le Lac Huron jusqu’à Bay City où le Walmart de service nous accueillera. Toute cette côte, sur 125 miles, est entièrement bordée de résidences, dont l’objectif est les activités nautiques (pêche, vacances « bord de mer », avec moult « marinas »). Le lendemain même programme « côtier » jusqu’à Cheboygan, avec la même succession de petite ville et de résidences de bord de lac ; néanmoins nous irons visiter dans la grisaille et la fraicheur, le « Light House » (phare) de « Presque Isle ».

La nuit passée sur le parking du WM, nous attaquerons une très longue et très nordique étape de Cheboygan à Minocqua dans le Wisconsin. Le beau temps du matin fera place à une pluie orageuse. Il nous faudra emprunter le pont « Mackinac » qui sépare l’extrémité nord du Michigan du reste de l’État. Nous longerons le nord du Lac Michigan à travers de vastes forêts jusqu’à Escanaba, puis quitterons le Lac pour la seule forêt jusqu’au Wisconsin. En chemin nous ferons un détour pour « Big Spring » une étonnante « grosse source », vrai petit lac, qui s’observe sur une barge à fond ouvert, se déplaçant le long d’un câble, pour nous permettre, à travers une eau turquoise, de voir cent petites sources jaillissantes au fond : étonnante et rare curiosité. Puis le Wisconsin ; nous avons le sentiment de nous retrouver au Québec avec ces forêts et ses lacs ; l’eau est partout, mais aussi les résidences de pêche, les bateaux de pêche, les commerces liés à cette activité première. Minocqua, notre destination, est construite curieusement sur une sorte de presqu’ile au milieu d’un lac immense. Ayant essuyé un refus de passer « overnight » au WM par décision communale nous irons dormir dans un petit motel bien propret, tenu par un charmant couple, très heureux de nous recevoir ; lui a 70 ans mais doit poursuivre son travail, ayant semble-t-il, dixit son épouse, perdu beaucoup de leurs économies suite au récent crack bancaire ; il portait un vif intérêt pour notre dernière élection mais aurait souhaité voir sortir Sarko, comme nous dit-il, voir écarter Obama, qu’il estime responsable de bien de leurs déboires. A chacun de construire son opinion et les critères sont nombreux et variés, mais souvent très nombrilistes !! Soirée de gala, nous irons diner chez un italien en bord de lac avec coucher de soleil pour parfaire le cadre !

Nous profiterons de l’hôtel pour un récurage plus large, avec brushing et tout le tralala, avant le prendre cap vers l’ouest et le Minnesota, toujours à travers forêts et lacs, qui prendront fin dans ce nouvel État. Nous arrivons dans ce centre nord américain que l’on nomme « Prairie » exactement comme à la même longitude canadienne. Néanmoins, au milieu des vastes cultures céréalières, persistent encore ces « mille lacs », façon finlandaise, toujours bordés de ces petites résidences de pêche, au bord d’un des quels nous déjeunerons, salués par un magnifique aigle, celui emblème et fierté des américains (« Bald Eagle »), beau noir à tête cou et queue au plumage blanc, qui en voulait certainement à notre déjeuner laissé un temps sans surveillance. Nous aurons droit aussi à 2 « deers » (biches) et un vol de dindes sauvages très nombreuses en forêts. Nous traversons cet État en diagonale NE / SW, longeant successivement deux réserves indiennes, dont les « Courtes Oreilles », ainsi nommés par un trappeur français au XVIIe. Pensions nous arrêter à « St Cloud » mais irons jusqu’au WM de Wilmar, 60 miles plus au sud.

Le Minnesota est le « minotier » des américains ; cet immense territoire n’est que champs de blé et autres céréales, et l’horizon est constellé d’immenses silos, qui témoigne de cette énorme activité céréalière ; nous verrons que cela se poursuit aussi au Dakota Sud et Nord, mais en moindre proportion. Cela dit, l’écologie n’est pas en reste, et parmi ces champs on voit aussi fleurir les éoliennes, livrées en pack de cent, voire plus encore, mais encore des distilleries d’Ethanol, relativement nombreuses.

Minneapolis et sa jumelle St Paul, capitale de l’état, que nous n’avons pas été visitées, sont la capitale minotière des US et paraît-il que les grands moulins rivalisent avec les buildings !

vendredi 4 mai 2012

Chicago IL 05 12

CHICAGO IL

A deux pas du Camp se trouve une gare dont les trains desservent la grande banlieue SE de Chicago ; ce fut un excellent moyen d’accéder directement « Down Town », sans soucis de circulation et de parking. Après avoir passablement marché un peu en aveugle, nous ferons pour la première fois une entorse à nos habitudes et emprunterons un « dobledecked bus », vous savez ces bus à impériale fait pour visiter les capitales ; deux heures de ce procédé et le centre de Chicago n’avait plus aucun secret pour nous. Nous finirons notre après midi de l’autre coté de la rivière Chicago, en faisant les « Champs Elysées » de cette mégapole, Michigan Av., avec des commerces de luxe sur plus de 1 mile, appelée le « Magnificient Mile ».

Comme bien de ces capitales, le « down town » correspond au centre des affaires, et c’est donc là que sont tous les grattes ciels ; Chicago n’en manque pas : Willis Tower à 442m, Jan Hancock Center à 344m, et bien d’autres. Nous y trouverons une certaine esthétique, surtout en arrêtant notre regard sur les buildings des années trente, richement décorés, voir sculptés. Les architectes créateurs de ces œuvres d’art ont vraiment du s’éclater, d’autant que les coûts de ces créations se faisaient à bourse déliée. Par contre l’activité commerciale est plus excentrée de celle des affaires. Comme dans bien de ces grandes cités américaines, nous retrouvons les quartiers chinois, les quartiers universitaires, les quartiers « branchés », animés surtout le soir, et à Chicago le quartier de la « Black Music » montée en son temps via le Mississipi directement de New Orleans, et ne pas oublier les grands stades dédiés au Baseball, au Football américain, ou au Basketball, où les équipes locales sont l’objet de véritables dévotions. A la périphérie, grande banlieue nous retrouvons toujours les quartiers plus déshérités, noirs pour majorité. Nous ne verrons pas tous ces quartiers excentrés faute de temps, mais le retour en train nous permettra d’en avoir un aperçu.

Nous regagnerons après cette journée très remplie, et passablement épuisés, notre campground dans la verdure et le calme, seulement perturbé par une pluie battante toute la nuit, et prendrons une journée de repos sur les « plages » du lac Michigan, sans oublier les pauses nécessaires : lessive et internet !!

mercredi 2 mai 2012

Georgia to Indiana

GÉORGIE, TENNESSEE, KENTUCKY ET INDIANA

Après ces 3 semaines de « squatt » chez Marie, notre cousine Kuhn, ce Mercredi 25 Avril, c’est le nouveau départ, nantis des documents nécessaires, direction le nord de la Géorgie, pas beau temps venté. Marie nous avait conseillé la visite de deux villages hors du commun que sont Dalhonega et Helen. Le 1er est célèbre pour son musée de l’or et « sa plus grosse pépite du monde », que nous visiterons avec intérêt ; nous étions seuls dans ce musée pour 5 employés/guides : cette ville a exploité son or avant la ruée, et ce jusqu’en 1900. Le 2ème, Helen, a ceci de typique c’est que nous sommes en Bavière : ils ont reconstitué un village bavarois avec hôtels, tavernes, brasseries et même mini-golf à l’image austro-germanique (les images parlent d’elles mêmes).

De là nous traverserons l’extrême sud des Appalaches par ces routes forestières de montagnes que nous avions connues en 2010 dans ces « Smoky Mountains » et irons jusqu’à Knoxville dans l’est du Tennessee pour une première nuit dans notre R.V., retapé après 15 mois de « Storage », sur le parking d’un WalMart. A ce sujet il faut savoir qu’aux US il est impossible de dormir en camping-car dans la rue, sur un parking, dans la campagne ou autres ; cela ne peut se faire que dans des « Campground », sortes d’immenses campings pour les « R.V. » (recreational vehicle) de toutes tailles, et il en est de très grands (plus importants que certains bus) tirant le plus souvent leur voiture ; une nuit dans ces camps, avec eau, électricité, TV, WiFi et « dump » - tout-à-l’égout - varie de 45 à 90$, tarifs peu compatibles avec nos bourses, s’il faut répéter cela chaque soir pendant des mois. Seule exception à cette loi : les parkings des supermarchés « WalMart » (la plus importante chaine de supers mondiale, aux prix les plus bas du marché et ouverts 24/24 et 7/7), acceptent et tolèrent que nous passions une ou deux nuits sur leur espaces, à condition de se placer à l’écart des entrées clientèle. Dans les Parcs Nationaux, pas de WalMart, mais il existe des « Campsite » à très bas prix (7 à 15$), mais sans les commodités offertes par les campground ; mais on peut y faire son feu, son BBQ, cela rappelle un peu le scoutisme. Vous comprendrez que nous avons passé bien des nuits sur ces parkings et côtoyé par la même occasion la clientèle de ces supers marchés, qui sont le bas étage social américain, ce qui n’est pas le reflet que l’on peut se faire de l’opulente Amérique ; nous en reparlerons plus loin.

Pour le lendemain jeudi nous avions prévu de traverser sud-nord l’extrémité est du Tennessee pour aller dans le Kentucky ; l’orage et une pluie diluvienne a fait office de réveil, mais a vite cessé pour faire place tout le reste de la journée à un temps couvert et frais. Au départ de notre trip de ce jour nous traversons à nouveau (vu en 2010) « Pigeon Forge » qui tient à la fois du Las Vegas et d’Orlando mais au Tennessee, ville entièrement dévolue au loisir : amusant. Nous passerons au Kentucky par le « Cumberland Gap », col mythique et célèbre pour avoir été franchi et découvert par le fameux BOONES héros du XVIIIe, qui a arpenté ce Kentucky, battu les autochtones indiens, et fait sienne cette région de moyenne montagne entièrement couverte de forêts difficiles, à l’époque, à traverser. Nous irons pour cette 1ère journée dans cet État jusqu’à Danville, par ces petites routes forestières sinueuses qui nous ont régalées.

Avide d’en connaître un peu plus sur cet État, nous irons le lendemain Vendredi, par très beau temps jusqu’à un « National Park » appelé « Mammoth Cave » (la grotte mammouth), non pas parce que les mammouths y séjournaient, mais parce que les dimensions de certaines voutes sont impressionnantes de dimensions ; nous visiterons 2 de celles-ci, la seconde étant une vraie cathédrale de stalactites et stalagmites, de la dentelle !! Notre nuit se fera dans le « Campsite » du Park, entourés de plein de groupes de jeunes scouts et autres bien vivants et avides de profiter des nombreuses balades qu’offrait ce Park. Nous partirons le lendemain matin par une des routes forestière du parc pour ensuite remonter le Kentucky jusqu’à Louisville où nous arriverons pour déjeuner au bord du fleuve Ohio en passant par un de ses ponts métalliques réputé. La visite de la ville ancienne sera pédestre au soleil, et où ce samedi était organisé dans une rue ancienne une vaste exposition d’artisans et artistes de tous genres et de tous poils : un bain de foule coloré et très animé, bien plaisant. Nous trouverons notre WalMart de l’autre coté de l’Ohio à New Albany, mais nous sommes en Indiana. De là, nous irons en suivant l’Ohio par une petite route encore bien agréable jusqu’à Cincinnati (Ohio) plutôt inintéressant le Dimanche, déserté par sa population. Puis nous remonterons en longeant la frontière est de l’Indiana, frontière avec l’Ohio, et ce, jusqu’à Portland et son WalMart.

Un petit aparté quant au choix des routes que nous choisissons : l’Amérique se traverse par des « Interstate » énormes autoroutes gratuites très fréquentées, en particulier par les énormes « Trucks » qui roulent à la même vitesse que vous, voire plus vite (la limitation est de 70 miles/h, soit 125 kms/h), car la coutume est de rouler 10 miles/h plus vite que celle autorisée (tolérance ?). On ne voit rien du paysage et c’est extrêmement fatigant. On évite donc et on reporte notre choix sur des « Highway » secondaires et de préférence accompagnées sur la carte d’un pointillé signifiant un environnement agréable ; ainsi nous traversons état après état par le chemin des écoliers !!

Nous voulions revoir des « Amish », et l’occasion nous en était offerte un peu plus au nord de Portland, ce que nous nous empressons de faire, mais sans omettre au passage la petite ville de « Genova », sa maison qui se veut alpine mais historique (fin XIXe) et sa banque !!

Le peuple Amish, souvent associé aux Mennonites, aux Quakers, et aux Shakers. Ils sont d’origine rhénane, germaniques, suisses, hollandais, à la foi luthérienne stricte du départ, et ont fui leur pays de naissance suite aux persécutions dont ils étaient victimes ; leur exil les a conduit en terre américaine dès le XVIIIe, où ils se sont implantés en conservant leurs rites, us, habillement, leur langue et leur religion première, refusant catégoriquement tout ce que nous considérons comme un progrès matériel, à savoir : électricité, téléphone, automobile, radio/télévision, machines à laver, et, tracteurs et machines agricoles (tout se faisant avec chevaux et bœufs) etc, etc…Leur activité n’étant que agricole, toute leur vie, de l’enfance à la vieillesse en passant par le mariage n’est axé que sur cette destinée terrienne. Ils assument eux-mêmes l’enseignement de leur enfants, sans excès puisqu’ils seront cultivateurs ou épouses de cultivateurs, chacun ayant ses tâches allouées, et ce, dès la prime enfance. Ils sont vêtus d’un pantalon noir et d’une chemise bleu, pour les hommes qui portent longue barbe sans moustache et chapeau à large bord, de paille l’été et de feutre l’hiver ; les femmes, elles, sont vêtues de noir, tablier et cape jusqu’aux pieds, charlotte noire, et parfois certaines, l’été, portent blouse bleu ciel ; les enfants sont logés à la même enseigne. Leur vie semble réglée comme papier à musique ; ils sont très pratiquants, se retrouvent ensemble chaque dimanche, et, ma foi, côtoient le monde dit « civilisé » (j’opterai plus volontiers pour « matérialisé et prisonnier du consumérisme »), sans difficultés aucune, se déplaçant en calèches tractées par de petits chevaux alertes, pour les uns, et en voitures démesurément puissantes et bruyantes pour les autres. Il semble que très peu d’entre eux abandonnent cette vie un peu monacale pour le monde moderne, ou s’ils le font, dans leur première jeunesse, ils s’en reviennent, expérience faite. Impossible de les photographier, cela est contraire à leur religion dénuée de toute iconographie ; nous respecterons leur désirs, en tentant néanmoins de leur voler quelque intimité, irrespectueusement. Vous serez privés d’images donc, les nôtres sont dans nôtre tête !!

Nous avons bien tourné plus de deux heures parmi leurs fermes, croisant les calèches, salués respectueusement, saluts rendus, regardant les enfants dans leurs écoles, admirant le linge séchant au soleil, lundi devant être jour de lessive pour madame, remarquant une calèche miniature tirée par un poney nain pour tout petit, le labour ou disquage, engins tractés par une paire de beaux chevaux de trait, le tout dans des fermes toutes blanches et très propres. Un souvenir de taille. Nous devrions en voir d’autre plus au nord demain.

Nous visiterons ensuite Berne, capitale de la suisse, ville fondée ici par des suisses germaniques en 1852 ; et son œuvre d’art qu’est le beffroi et son « horloge suisse » à carillon et défilé. Comble de bonheur, nous y étions à midi : le grand jeu !!

La descente vers Indianapolis se fera sous une pluie battante et démente, à destination d’un WalMart à Anderson.

Après une nuit paisible, cap sur Indianapolis, au centre comme bien des grandes villes américaines, trainons dans un magnifique « Mall » pour nous abriter de l’orage, puis perdons une bonne heure et 28$ pour une « fine » (PV), pour stationnement dépassé sur un parcmètre alors que nous étions revenus ½ heure avant l’échéance !! Irons nous réconforter en visitant le « Eiteljorge Museum » avec une belle rétrospective de motos, et une expo sur le « Native Art and History », le monde indien, quoi !! Belle images ! Le « Speedway » étant fermé nous repartons dormir au WM de Kokomo plus au nord, en direction de Chicago notre prochaine destination.

Petit aparté : Il nous est souvent difficile de visiter les grandes villes américaines. Plusieurs raisons à cela : un, les Campground ainsi que les WalMart sont souvent situés très à l’extérieur de ces cités, lesquelles sont très étendues (20 à 30 miles au moins) ; nous les avons pratiqué, en prenant des bus ou métro lorsqu’ils existent à proximité ; deux, circuler avec un camping car dans un mégapole que vous ne connaissez pas devient parfois kafkaïen : ainsi il faut prévoir longtemps à l’avance vos changements de rues et donc vos changements de « lane » (file) sur des voies à 2, 3 ou 4 files, faute de vous faire incendier ; trois, se garer relève souvent de l’exploit : pas de place aux centres, parcmètres compliqués, parking payant mais éloignés du centre ; enfin en quatre, il faut savoir que la circulation dans ces énormes cités est très dense, et contrairement à ce que l’on peut penser, les américains roulent très vite.

Alors nos séjours dans ces capitales étatiques sont souvent réduits au strict minimum.

Sur la route de Chicago, nous avions prévu une petite virée chez nos amis Amish encore présent dans le nord de l’Indiana, à Nappamee précisément ; mais un peu déçus, en visitant un « mall » qu’ils ont créé en utilisant trois anciens poulaillers d’élevage intensifs, pour y installer dans le premier des stands où chacun peut exposer son artisanat, dans le second, de la restauration amish, et dans le dernier, une immense salle de conférence, ou de vente aux enchères. Mais l’intérêt n’y est pas car cet artisanat est un rien mièvre et surtout désuet, leurs meubles étant très grossiers. Nous planterons la tente dans le Campground du « Dune State Park » tout au nord de l’Indiana, en vue d’y organise notre visite de Chicago, troisième ville des States après N.Y. et L.A.