mercredi 2 mai 2012

Georgia to Indiana

GÉORGIE, TENNESSEE, KENTUCKY ET INDIANA

Après ces 3 semaines de « squatt » chez Marie, notre cousine Kuhn, ce Mercredi 25 Avril, c’est le nouveau départ, nantis des documents nécessaires, direction le nord de la Géorgie, pas beau temps venté. Marie nous avait conseillé la visite de deux villages hors du commun que sont Dalhonega et Helen. Le 1er est célèbre pour son musée de l’or et « sa plus grosse pépite du monde », que nous visiterons avec intérêt ; nous étions seuls dans ce musée pour 5 employés/guides : cette ville a exploité son or avant la ruée, et ce jusqu’en 1900. Le 2ème, Helen, a ceci de typique c’est que nous sommes en Bavière : ils ont reconstitué un village bavarois avec hôtels, tavernes, brasseries et même mini-golf à l’image austro-germanique (les images parlent d’elles mêmes).

De là nous traverserons l’extrême sud des Appalaches par ces routes forestières de montagnes que nous avions connues en 2010 dans ces « Smoky Mountains » et irons jusqu’à Knoxville dans l’est du Tennessee pour une première nuit dans notre R.V., retapé après 15 mois de « Storage », sur le parking d’un WalMart. A ce sujet il faut savoir qu’aux US il est impossible de dormir en camping-car dans la rue, sur un parking, dans la campagne ou autres ; cela ne peut se faire que dans des « Campground », sortes d’immenses campings pour les « R.V. » (recreational vehicle) de toutes tailles, et il en est de très grands (plus importants que certains bus) tirant le plus souvent leur voiture ; une nuit dans ces camps, avec eau, électricité, TV, WiFi et « dump » - tout-à-l’égout - varie de 45 à 90$, tarifs peu compatibles avec nos bourses, s’il faut répéter cela chaque soir pendant des mois. Seule exception à cette loi : les parkings des supermarchés « WalMart » (la plus importante chaine de supers mondiale, aux prix les plus bas du marché et ouverts 24/24 et 7/7), acceptent et tolèrent que nous passions une ou deux nuits sur leur espaces, à condition de se placer à l’écart des entrées clientèle. Dans les Parcs Nationaux, pas de WalMart, mais il existe des « Campsite » à très bas prix (7 à 15$), mais sans les commodités offertes par les campground ; mais on peut y faire son feu, son BBQ, cela rappelle un peu le scoutisme. Vous comprendrez que nous avons passé bien des nuits sur ces parkings et côtoyé par la même occasion la clientèle de ces supers marchés, qui sont le bas étage social américain, ce qui n’est pas le reflet que l’on peut se faire de l’opulente Amérique ; nous en reparlerons plus loin.

Pour le lendemain jeudi nous avions prévu de traverser sud-nord l’extrémité est du Tennessee pour aller dans le Kentucky ; l’orage et une pluie diluvienne a fait office de réveil, mais a vite cessé pour faire place tout le reste de la journée à un temps couvert et frais. Au départ de notre trip de ce jour nous traversons à nouveau (vu en 2010) « Pigeon Forge » qui tient à la fois du Las Vegas et d’Orlando mais au Tennessee, ville entièrement dévolue au loisir : amusant. Nous passerons au Kentucky par le « Cumberland Gap », col mythique et célèbre pour avoir été franchi et découvert par le fameux BOONES héros du XVIIIe, qui a arpenté ce Kentucky, battu les autochtones indiens, et fait sienne cette région de moyenne montagne entièrement couverte de forêts difficiles, à l’époque, à traverser. Nous irons pour cette 1ère journée dans cet État jusqu’à Danville, par ces petites routes forestières sinueuses qui nous ont régalées.

Avide d’en connaître un peu plus sur cet État, nous irons le lendemain Vendredi, par très beau temps jusqu’à un « National Park » appelé « Mammoth Cave » (la grotte mammouth), non pas parce que les mammouths y séjournaient, mais parce que les dimensions de certaines voutes sont impressionnantes de dimensions ; nous visiterons 2 de celles-ci, la seconde étant une vraie cathédrale de stalactites et stalagmites, de la dentelle !! Notre nuit se fera dans le « Campsite » du Park, entourés de plein de groupes de jeunes scouts et autres bien vivants et avides de profiter des nombreuses balades qu’offrait ce Park. Nous partirons le lendemain matin par une des routes forestière du parc pour ensuite remonter le Kentucky jusqu’à Louisville où nous arriverons pour déjeuner au bord du fleuve Ohio en passant par un de ses ponts métalliques réputé. La visite de la ville ancienne sera pédestre au soleil, et où ce samedi était organisé dans une rue ancienne une vaste exposition d’artisans et artistes de tous genres et de tous poils : un bain de foule coloré et très animé, bien plaisant. Nous trouverons notre WalMart de l’autre coté de l’Ohio à New Albany, mais nous sommes en Indiana. De là, nous irons en suivant l’Ohio par une petite route encore bien agréable jusqu’à Cincinnati (Ohio) plutôt inintéressant le Dimanche, déserté par sa population. Puis nous remonterons en longeant la frontière est de l’Indiana, frontière avec l’Ohio, et ce, jusqu’à Portland et son WalMart.

Un petit aparté quant au choix des routes que nous choisissons : l’Amérique se traverse par des « Interstate » énormes autoroutes gratuites très fréquentées, en particulier par les énormes « Trucks » qui roulent à la même vitesse que vous, voire plus vite (la limitation est de 70 miles/h, soit 125 kms/h), car la coutume est de rouler 10 miles/h plus vite que celle autorisée (tolérance ?). On ne voit rien du paysage et c’est extrêmement fatigant. On évite donc et on reporte notre choix sur des « Highway » secondaires et de préférence accompagnées sur la carte d’un pointillé signifiant un environnement agréable ; ainsi nous traversons état après état par le chemin des écoliers !!

Nous voulions revoir des « Amish », et l’occasion nous en était offerte un peu plus au nord de Portland, ce que nous nous empressons de faire, mais sans omettre au passage la petite ville de « Genova », sa maison qui se veut alpine mais historique (fin XIXe) et sa banque !!

Le peuple Amish, souvent associé aux Mennonites, aux Quakers, et aux Shakers. Ils sont d’origine rhénane, germaniques, suisses, hollandais, à la foi luthérienne stricte du départ, et ont fui leur pays de naissance suite aux persécutions dont ils étaient victimes ; leur exil les a conduit en terre américaine dès le XVIIIe, où ils se sont implantés en conservant leurs rites, us, habillement, leur langue et leur religion première, refusant catégoriquement tout ce que nous considérons comme un progrès matériel, à savoir : électricité, téléphone, automobile, radio/télévision, machines à laver, et, tracteurs et machines agricoles (tout se faisant avec chevaux et bœufs) etc, etc…Leur activité n’étant que agricole, toute leur vie, de l’enfance à la vieillesse en passant par le mariage n’est axé que sur cette destinée terrienne. Ils assument eux-mêmes l’enseignement de leur enfants, sans excès puisqu’ils seront cultivateurs ou épouses de cultivateurs, chacun ayant ses tâches allouées, et ce, dès la prime enfance. Ils sont vêtus d’un pantalon noir et d’une chemise bleu, pour les hommes qui portent longue barbe sans moustache et chapeau à large bord, de paille l’été et de feutre l’hiver ; les femmes, elles, sont vêtues de noir, tablier et cape jusqu’aux pieds, charlotte noire, et parfois certaines, l’été, portent blouse bleu ciel ; les enfants sont logés à la même enseigne. Leur vie semble réglée comme papier à musique ; ils sont très pratiquants, se retrouvent ensemble chaque dimanche, et, ma foi, côtoient le monde dit « civilisé » (j’opterai plus volontiers pour « matérialisé et prisonnier du consumérisme »), sans difficultés aucune, se déplaçant en calèches tractées par de petits chevaux alertes, pour les uns, et en voitures démesurément puissantes et bruyantes pour les autres. Il semble que très peu d’entre eux abandonnent cette vie un peu monacale pour le monde moderne, ou s’ils le font, dans leur première jeunesse, ils s’en reviennent, expérience faite. Impossible de les photographier, cela est contraire à leur religion dénuée de toute iconographie ; nous respecterons leur désirs, en tentant néanmoins de leur voler quelque intimité, irrespectueusement. Vous serez privés d’images donc, les nôtres sont dans nôtre tête !!

Nous avons bien tourné plus de deux heures parmi leurs fermes, croisant les calèches, salués respectueusement, saluts rendus, regardant les enfants dans leurs écoles, admirant le linge séchant au soleil, lundi devant être jour de lessive pour madame, remarquant une calèche miniature tirée par un poney nain pour tout petit, le labour ou disquage, engins tractés par une paire de beaux chevaux de trait, le tout dans des fermes toutes blanches et très propres. Un souvenir de taille. Nous devrions en voir d’autre plus au nord demain.

Nous visiterons ensuite Berne, capitale de la suisse, ville fondée ici par des suisses germaniques en 1852 ; et son œuvre d’art qu’est le beffroi et son « horloge suisse » à carillon et défilé. Comble de bonheur, nous y étions à midi : le grand jeu !!

La descente vers Indianapolis se fera sous une pluie battante et démente, à destination d’un WalMart à Anderson.

Après une nuit paisible, cap sur Indianapolis, au centre comme bien des grandes villes américaines, trainons dans un magnifique « Mall » pour nous abriter de l’orage, puis perdons une bonne heure et 28$ pour une « fine » (PV), pour stationnement dépassé sur un parcmètre alors que nous étions revenus ½ heure avant l’échéance !! Irons nous réconforter en visitant le « Eiteljorge Museum » avec une belle rétrospective de motos, et une expo sur le « Native Art and History », le monde indien, quoi !! Belle images ! Le « Speedway » étant fermé nous repartons dormir au WM de Kokomo plus au nord, en direction de Chicago notre prochaine destination.

Petit aparté : Il nous est souvent difficile de visiter les grandes villes américaines. Plusieurs raisons à cela : un, les Campground ainsi que les WalMart sont souvent situés très à l’extérieur de ces cités, lesquelles sont très étendues (20 à 30 miles au moins) ; nous les avons pratiqué, en prenant des bus ou métro lorsqu’ils existent à proximité ; deux, circuler avec un camping car dans un mégapole que vous ne connaissez pas devient parfois kafkaïen : ainsi il faut prévoir longtemps à l’avance vos changements de rues et donc vos changements de « lane » (file) sur des voies à 2, 3 ou 4 files, faute de vous faire incendier ; trois, se garer relève souvent de l’exploit : pas de place aux centres, parcmètres compliqués, parking payant mais éloignés du centre ; enfin en quatre, il faut savoir que la circulation dans ces énormes cités est très dense, et contrairement à ce que l’on peut penser, les américains roulent très vite.

Alors nos séjours dans ces capitales étatiques sont souvent réduits au strict minimum.

Sur la route de Chicago, nous avions prévu une petite virée chez nos amis Amish encore présent dans le nord de l’Indiana, à Nappamee précisément ; mais un peu déçus, en visitant un « mall » qu’ils ont créé en utilisant trois anciens poulaillers d’élevage intensifs, pour y installer dans le premier des stands où chacun peut exposer son artisanat, dans le second, de la restauration amish, et dans le dernier, une immense salle de conférence, ou de vente aux enchères. Mais l’intérêt n’y est pas car cet artisanat est un rien mièvre et surtout désuet, leurs meubles étant très grossiers. Nous planterons la tente dans le Campground du « Dune State Park » tout au nord de l’Indiana, en vue d’y organise notre visite de Chicago, troisième ville des States après N.Y. et L.A.

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